Ce qui n’est pas des moindres, il faut prendre son temps : la vitesse est l’alliée de la rumeur, alors que le doute est une protection. Aussi, il faut éviter de partager sans preuve. « Si vous n’êtes pas sûr, abstenez-vous : chacun de nous peut devenir, sans le vouloir, un relais de la désinformation ». L’usage des nouvelles technologies à notre disposition, à l’exemple de « Africa Check » ou des intelligences artificielles comme « Perplexity », peut également nous aider.
A long terme, la meilleure réponse étant l’éducation à l’information, à en croire l’expert. Il faudrait développer la littératie numérique et informationnelle jusqu’à l’université, afin de former des citoyens capables de reconnaître les manipulations. Madagascar a besoin d’outils pérennes, de partenariats entre médias, chercheurs et institutions pour renforcer la résilience collective face aux infox. « En tant que chercheur et praticien de la sûreté, j’observe que les crises modernes ne sont plus seulement physiques mais aussi informationnelles. Comprendre et anticiper la désinformation et lutter contre les infox deviennent une dimension centrale de la sécurité humaine. Ma conviction est claire : lutter contre la désinformation, c’est renforcer la démocratie et la stabilité sociale », a t-il conclu.
A noter que de nombreuses initiatives à Madagascar nous renseignent désormais sur ces sujets, entre autres les conférences (« de la rumeur à la crise par Peak business partner ») et les articles scientifiques vulgarisés (sur la crise dite de l’empoisonnement dans « the conversation » - https://theconversation.com/madagascar-ce-que-le-drame-dambohimalaza-revele-sur-la gestion-de-linformation-publique-262094).
Recueillis par P.R.