La Capitale et ses périphéries suffoquent ! Les pics de la pollution de l’air sont constatés ces derniers jours à Antananarivo. Un brouillard sous forme de voile gris y est permanent dans la journée. Il s’agit de la concentration de particules fines de pollution qui dépasse largement le seuil fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces pics de la pollution de l’air se prolongent chaque année en septembre, octobre et novembre. « En fait, les fumées de briques provenant d’Ambohitrimanjaka ainsi que celles des feux de brousse et des forêts venant de plusieurs localités finissent à Antananarivo. A cela s’ajoutent les gaz d’échappement des voitures et les fumées industrielles, favorisant la pollution », informe Rila Albani Rakotomanana, directeur de la gestion des pollutions et des déchets auprès du ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD). Selon ses dires, seule la tombée de la pluie allège cette pollution, en améliorant la qualité de l’air.
La santé publique affectée
Des effets immédiats. La pollution de l’air affecte la santé publique, notamment celle des gens les plus vulnérables, à savoir les enfants, les femmes enceintes ou encore les personnes âgées et ayant des maladies respiratoires chroniques comme l’asthme. Arinoro R., jeune cadre souffrant de la pollution, en témoigne : « Je me sens asphyxiée en permanence, sans parler d’un mal de tête insupportable. De plus, mes yeux picotent depuis plusieurs jours. Mes spray et huiles essentielles en accessoires pour s’adapter à cette situation ne marchent plus (...) », nous confie-t-elle.
Dans tous les cas, la consultation d’un médecin s’avère la meilleure option quand la pollution affecte la santé. D’ailleurs, les cas de consultations y afférents ont augmenté ces derniers jours, d’après les médecins traitants. « Le toux, la grippe ainsi que les troubles respiratoires et les maladies oculaires constituent les principaux motifs de consultation auprès de mon cabinet. En général, je les recommande de mieux se protéger, par exemple : toujours se munir d’un masque, spray et inhalateur. Pour ceux qui le peuvent, il vaut mieux rester à la maison le temps que cette pollution s’allège », avance un médecin traitant en centre-ville.
Des efforts déployés
Fruit de la collaboration du MEDD avec d’autres ministères et entités partenaires, l’élaboration du bulletin sur la qualité de l’air est actuellement en finalisation. « La phase de test pour lire et analyser les mesures de la qualité de l’air, à travers le capteur mis en place, s’est tenu au lycée de Nanisana. Ces mesures sont traduites en smiley avec des codes couleurs, par exemple un sourire pour le vert, pouvant être traduit que la qualité de l’air est saine », explique notre source au sein du ministère de tutelle.
« Parmi les efforts déployés figure également l’obtention des équipements ultramodernes pour détecter les gaz d’échappement des voitures. D’ailleurs, les normes y afférentes sont en cours d’élaboration. Quant aux fumées de briques, nous nous sommes déjà entretenus avec le maire d’Ambohitrimanjaka pour proposer et identifier ensemble des alternatives, dont l’usage des fourneaux. Quoi qu’il en soit, nous sommes les auteurs de la pollution de l’air, c’est pourquoi il s’agit d’une lutte commune, pour le bien de tous », ajoute notre interlocuteur. Ce responsable n’a pas manqué d’avancer diverses issues face à ce fléau, dont l’usage de la mobilité électrique ou encore le remplacement du charbon de bois en charbon écologique. Aussi, les citadins sont encouragés à cultiver les plantes dépolluantes, tant dans leurs jardins que dans leurs lieux de travail, etc.
Recueillis par P.R.







