L’enlèvement, avant-hier soir, d’un Indopakistanais sexagénaire, propriétaire de la quincaillerie Malaza à Antsirabe, s’est soldé par un véritable carnage du côté des ravisseurs. Si l’otage a été libéré sain et sauf, sans même que la rançon colossale de 1,4 milliard d’ariary ne soit versée, les membres du gang, eux, n’ont pas survécu à l’opération menée par les Forces de défense et de sécurité (FDS).
Selon les premières informations, la famille du commerçant n’avait pas osé alerter les autorités, terrorisée par les menaces des ravisseurs. « Leur silence ne relevait pas d’une mauvaise foi, mais d’une peur viscérale de représailles », confie une source policière.
Première opération : assaut sanglant à Vatofotsy
Le premier acte s’est joué dans une villa du quartier de Vatofotsy, où l’otage était séquestré depuis le soir du 12 novembre. Alertées par une enquête mixte menée tambour battant, les unités du commissariat central et celles du FIP Antsirabe ont débarqué sur les lieux vers 22 heures.
À peine arrivées, elles ont essuyé des tirs nourris. « Les agresseurs ont ouvert le feu sans sommation. Nous avons dû riposter », rapporte le commissaire central d’Antsirabe. Deux ravisseurs ont été abattus sur-le-champ, tandis que deux autres ont été capturés vivants. Trois complices, eux, ont réussi à fuir à bord d’un véhicule.
Chasse à l’homme sur la RN7
La traque s’est poursuivie jusqu’au petit matin. Une course-poursuite s’est engagée sur la sortie sud d’Antsirabe, le long de la RN7. Les policiers ont finalement intercepté le véhicule recherché vers 1h du matin, à hauteur d’Andohanakoho. Là encore, les fugitifs ont fait parler les armes. La riposte des FDS a été fatale : les trois hommes ont été abattus au cours de l’échange.
Deux fusils artisanaux, ainsi que deux armes de poing, dont un pistolet Beretta 7,65 mm, ont été saisis sur place.
Des complicités internes présumées
L’affaire a par ailleurs pris une nouvelle tournure hier, avec l’arrestation à Mahazina de deux employés de la victime, dont une femme, soupçonnés d’avoir aidé le commando. Au moment où nous mettons sous presse, quatre personnes sont encore entre les mains des enquêteurs au commissariat de la Ville d’Eau.
Franck R.








