La rocade de l’Europe, à hauteur d’Ankasina dans le secteur des 67Ha, a été le théâtre de violentes émeutes hier. Pendant plusieurs heures, le quartier a sombré dans un chaos nourri par la colère populaire, provoquant de lourds dégâts matériels.
Tout est parti d’un accident tragique survenu vers 4 heures du matin. Un jeune homme de 24 ans, qui s’apprêtait à rejoindre son lieu de travail, a été fauché par une voiture encore non identifiée, selon une source policière. Le conducteur ne s’est pas arrêté. « Après avoir renversé notre ami, il a repris la route comme si de rien n’était. Il a même traîné la victime sur plusieurs mètres avant de disparaître dans l’obscurité », raconte un témoin encore secoué.
La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre, allumant la colère des riverains. Dès les premières lueurs du jour, des barricades improvisées — pneus enflammés et amas de débris — ont surgi sur la chaussée. L’atmosphère, lourde, s’est rapidement transformée en scène d’émeute. Au fil des heures, l’exaspération ne retombait pas : les manifestants ont commencé à s’en prendre aux véhicules qui tentaient de franchir la zone.
Derrière cette explosion de colère, un grief déjà ancien : la suppression des casseurs de vitesse sur cette portion de la rocade. Une décision que les habitants jugent responsable de la flambée d’excès de vitesse et, par ricochet, d’accidents graves. « Ils réclament le rétablissement immédiat de ces dispositifs », souligne un autre interlocuteur.
Les dégâts se sont accumulés. Une moto a été incendiée, une voiture totalement détruite. Les taxi-be, en particulier, ont servi de défouloir aux émeutiers, certains receveurs ayant même été agressés physiquement. La circulation a été paralysée jusqu’au milieu de l’après-midi. Nombre de taxi-be ont rebroussé chemin sous les jets de projectiles.
Malgré l’intervention en urgence d’une équipe du ministère des Travaux publics, venu réinstaller des casseurs de vitesse pour tenter d’apaiser les tensions, la fureur de la foule ne retombait pas. Les contestataires exigeaient désormais l’arrestation immédiate du chauffeur fugitif.
Il a fallu l’intervention musclée des éléments de la Compagnie urbaine d’intervention (CUI) de Tsaralalàna, appuyés par la Force d’intervention de la Police (FIP), pour que la situation commence à se stabiliser en fin d’après-midi. Mais selon plusieurs témoins, vers 21 heures, un climat de tension persistait encore dans le secteur.
De leur côté, les Forces de l’ordre affirmaient n’avoir aucune information nouvelle concernant le véhicule en fuite.
Franck R.








