Au cours des débats à l’audience, les versions de l’ex-pilote de ligne étaient inconstantes, preuve qu’il a menti.Depuis son box d’accusé, H.Ratsiferana a par exemple affirmé que tous ces biens publics évacués clandestinement au bureau du secrétariat général d’Ambohitsorohitra, lui appartiennent alors qu’il n’a aucun document officiel susceptible de le statuer comme étant le propriétaire. C’est ce qu’a d’ailleurs soulevé la partie de la défense de l’Etat malagasy.
Et surtout, Hugues et son co-accusé n’ont aucune raison devant le caractère flagrant de l’affaire. « L’ex-conseiller spécial de la Présidence et son avocat semble trop minimiser le fait qu’il y a eu une effraction dans un bureau de l’administration. Cela est surtout inadmissible du point de vue judiciaire », déclare sans ambages maître Freddon Ratovondrajao, défendant l’intérêt de la partie civile. Un rapport de constat de l’état des lieux fait mention de 28 ordinateurs, 34 claviers, 4 imprimantes ,28 écrans, 37 onduleurs, 57 chaises, 37 fauteuils de Gouvernement, etc. le tout transporté par deux camions, sans oublier surtout la destruction par forcing de la porte d’entrée dudit bureau. « Lorsque les autorités ont fait une perquisition chez l’accusé, les meubles subtilisés étaient retrouvés dans son garage tandis que les ordinateurs le furent dans son salon », martèle Me F.Ratovondrajao. Une accusation à laquelle la partie adverse a répliqué que les 6 ordinateurs appartiendraient à l’AMDP sous prétexte qu’ils sont une donation de l’OIF. Mais là aussi, Hugues Ratsiferana n’a même aucune pièce permettant de le justifier non plus. A part cela, son avocat a soulevé, et ce, dès le démarrage de l’audience deux exceptions dans l’espoir de cessation de poursuite à l’encontre de l’accusé et de son collaborateur.
« Dans le PV, mon client a reconnu ses torts et a déjà restitué les biens pris illicitement. Donc, nous demandons l’irrecevabilité de la plainte à Parquet par la partie civile car il n’y avait qu’un constat d’huissier pour toute pièce. De plus, pourquoi avoir attendu qu’une première vague de ces matériels avait été transportée pour que la PC ait seulement convoqué la presse et les Forces de l’ordre pour constater », plaida l’avocat d’Hugues Ratsiferana.
En attendant le verdict sur cette affaire pour le 19 février prochain, la Justice a refusé la demande de liberté provisoire formulée par la partie de la défense des accusés, les obligeant donc à retourner à la prison d’Antanimora.
Franck Roland