Publié dans Société

Déménagement illicite de biens publics - Hugues Ratsiferana reconnaît les faits

Publié le mardi, 12 février 2019

L’affaire concernant le déménagement illicite de matériels survenu le  dimanche 27 janvier dernier au bureau des conseillers du Président de la République sis à Ambohitsorohitra, a été jugée au Tribunal d’Anosy, hier.  Ici, l’Etat malagasy s’est constitué  en partie civile  ( PC ) et sur le banc des accusés, l’ex-conseiller spécial du  Président sortant et Dg de l’association dite « Agence malagasy de développement économique et de la promotion d’entreprise » (ADMP), Hugues Ratsiferana et Tantely R., un consultant de ladite association et non moins bras droit du premier, pointé du doigt comme  étant un exécutant.   A la  question  de la présidente de la Cour pour demander  si l’accusé s’est accaparé clandestinement des ordinateurs et surtout des meubles de ce bureau du Palais, Hugues Ratsiferana a nié. Cependant, il a fini, après bien une question bien précise de la Justice sur son rôle dans cette affaire, par admettre avoir  bel et bien donné l’ordre à ses éléments pour faire effraction au bureau  à ce dessein. « Je reconnais  que mon comportement relève de l’infraction car je n’ai   eu aucune autorisation émanant  de la Présidence pour le faire », convient-il depuis son box. A noter que quelques jours avant ce déménagement, la nomination de Hugues Ratsiferana en tant que conseiller de l’ex-Président a été abrogée par la Présidence actuelle. Ce qui veut tout simplement dire qu’il n’a plus le droit de prendre les meubles qui se trouvent dans les bureaux du conseiller et de donner ordre à qui que ce soit.

 

Au cours des débats à l’audience, les versions de  l’ex-pilote de ligne étaient inconstantes, preuve qu’il a menti.Depuis son box d’accusé, H.Ratsiferana  a par exemple affirmé que tous ces  biens publics évacués clandestinement au bureau du secrétariat général d’Ambohitsorohitra, lui appartiennent alors qu’il n’a aucun document officiel susceptible de le statuer comme étant le propriétaire. C’est ce qu’a d’ailleurs soulevé la partie de la défense de l’Etat malagasy.

Et surtout, Hugues et son co-accusé n’ont aucune raison devant le caractère flagrant   de l’affaire. « L’ex-conseiller spécial de la Présidence et son avocat semble trop minimiser le fait qu’il y a eu une effraction dans un bureau de l’administration. Cela est surtout inadmissible du point de vue judiciaire », déclare sans ambages maître Freddon Ratovondrajao, défendant l’intérêt de la partie civile. Un rapport de constat de l’état des lieux fait mention de 28 ordinateurs, 34 claviers, 4 imprimantes ,28 écrans, 37 onduleurs, 57 chaises, 37 fauteuils de Gouvernement, etc. le tout transporté par deux camions,  sans oublier surtout la destruction par forcing de la porte d’entrée  dudit bureau. « Lorsque les autorités ont fait une perquisition chez l’accusé, les meubles subtilisés étaient retrouvés dans son garage   tandis que les ordinateurs le furent dans son salon », martèle Me F.Ratovondrajao. Une accusation à laquelle la partie adverse a répliqué que  les 6 ordinateurs appartiendraient à l’AMDP sous prétexte qu’ils sont une donation de l’OIF.    Mais là aussi, Hugues Ratsiferana n’a même aucune pièce permettant de le justifier non plus. A part cela, son avocat a soulevé, et ce, dès le démarrage de l’audience deux exceptions  dans l’espoir de cessation de poursuite à l’encontre de l’accusé et  de son collaborateur. 

« Dans le PV, mon client a reconnu ses torts et a déjà restitué les biens pris illicitement. Donc, nous demandons l’irrecevabilité de la plainte à Parquet par la partie civile car il n’y avait qu’un constat d’huissier pour toute pièce. De plus, pourquoi avoir attendu qu’une première vague  de ces matériels  avait été transportée pour que la PC ait seulement convoqué la presse et les Forces de l’ordre pour constater », plaida l’avocat d’Hugues Ratsiferana.

En attendant le verdict sur cette affaire  pour le 19  février  prochain, la Justice a  refusé la demande de liberté provisoire formulée par la partie de la défense des accusés, les obligeant donc à retourner à la prison d’Antanimora.

 Franck Roland

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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