Un bon début. Tel pourrait être, pour bon nombre d’observateurs, le résumé du verdict du procès de l’affaire opposant le journaliste Solofo Ranaivo et le « taxi-be » de la ligne 161. Bon en matière de justice mais mauvais pour le chauffeur et le receveur du véhicule qui ont payé le prix fort à cause d’un geste d’incivisme. Le verdict du procès de l’affaire Solofo Ranaivo a été prononcé dans la matinée d’hier. Le Tribunal a condamné le chauffeur à 5 mois d’emprisonnement ferme et une amende de 5 millions d’ariary, tandis que le receveur a écopé de 4 mois ferme et de 2 millions d’ariary d’amende. Puisque la compagnie d’assurance joue également son rôle et a sa part de responsabilité dans cette affaire, la Mutuelle d’Assurance Malagasy (MAMA) doit également payer une amende de 5 millions d’ariary. A noter que les accusés n’ont pas assisté à la proclamation du verdict lors du procès. Néanmoins, malgré ce verdict assez sévère, nombreux conducteurs de bus continuent de nier les règlements régissant la circulation. Arrêts irréguliers, non respect du Code de la route, excès de vitesse causant parfois des accidents ou des dérangements sur les routes ou encore prendre des passagers en roulant… Les délits sont nombreux mais c’est surtout aux usagers de les dénoncer, exactement comme l’a fait Solofo Ranaivo. Quoi qu’il en soit, espérons que ce procès mettra en garde les gens œuvrant dans le transport en commun, notamment les conducteurs et les receveurs, et que cela leur donnera envie d’améliorer la qualité de service à l’endroit des usagers.
Cependant, les reproches étaient et restent particulièrement virulentes à l’endroit des transporteurs. On peut citer les bouts de planche en guise de strapontins, l’entassement des voyageurs, l’absence totale de confort, la vétusté et la propreté défaillante des véhicules, l’hygiène douteuse des receveurs et le manque de respect envers les usagers, le non-respect des itinéraires, l’abandon des usagers avant le terminus, les arrêts intempestifs ou les arrêts particulièrement longs durant les heures creuses, l’abandon du service de fin de journée avant l’heure indiquée dans le cahier des charges… En tout cas, de leur côté, les transporteurs, tout en admettant que la qualité de service n’est toujours pas à la hauteur des attentes, se plaignent des difficultés auxquelles ils doivent faire face pour pouvoir concrétiser une amélioration en matière de qualité de service. L’augmentation des diverses charges liées à l’exploitation de la filière est avancée comme explication à cette situation. La dernière hausse du prix du gasoil risque même d’aboutir à une nouvelle hausse du tarif, laquelle n’est pas encore envisageable pour le moment.
T.A.