Publié dans Société

Promotion du travail décent - Des barrières à franchir pour Madagascar

Publié le jeudi, 11 avril 2019

Un taux de chômage élevé, notamment pour les jeunes et les femmes. Le travail décent reste encore une utopie pour la plupart des travailleurs malagasy. D’ailleurs, bon nombre d’entre eux ne connaissent pas leurs droits, ce qui facilite l’exploitation abusive par certains employeurs. « Les employés des entreprises clandestines ou informelles ne sont pas déclarés. Ils ne jouissent d’aucune sécurité sanitaire et sociale », résume Lalao Rasoamananoro, Secrétaire générale du syndicat « FISEMARE ». A cela s’ajoute le salaire « misérable » proposé aux employés, ne convenant ni à leurs compétences ni aux horaires du travail.

Pour le secteur maritime, les employés malagasy ne jouissent pas des droits internationaux faute d’application des conventions déjà ratifiées, sans parler de celles non adoptées. Toutes ces barrières restent à franchir dans la promotion du travail décent. Le renforcement des sensibilisations des employeurs et des travailleurs constitue une étape à passer pour y arriver. Malgré ces problèmes persistants, des progrès sont quand même enregistrés. « 70 à 75% des objectifs fixés par le programme-pays pour le travail décent de 2015 à 2019 sont atteints, selon le résultat de l’évaluation faite récemment. La révision des lois sur la sécurité sociale ou encore son extension ainsi que la validation des accords bilatéraux de travail (ABT) pour la protection des travailleurs migrants font partie des actions entreprises », informe Hermann Tandra, directeur général du travail auprès du ministère de tutelle.

Une grande sensibilisation au programme

« Ensemble pour un meilleur avenir du travail ». Un millier de personnes ont répondu présent à l’invitation de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour la célébration de son centenaire, hier au gymnase couvert d’Ankorondrano. Madagascar a fait partie des 24 pays, dont 4 en Afrique, choisis pour participer au « Tour du monde de l’OIT en 24h ». Pour la Grande île, la retransmission directe de la célébration, y compris les témoignages, discours ou encore les diverses animations, s’est faite entre 11h et 12h. L’objectif était de sensibiliser et d’engager encore plus toutes les parties prenantes dans la lutte contre le travail des enfants et la promotion du travail décent dans le pays. « La formation dispensée par l’OIT m’a permis de m’en sortir. En fait, j’étais contrainte de travailler comme domestique dès l’âge de 14 ans. J’ai eu ensuite un enfant et vivait dans une situation précaire, avant de bénéficier d’une formation professionnelle. Grâce à cela, je travaille actuellement dans un grand hôtel à Antsirabe et peux subvenir aux besoins de mon enfant », témoigne Sabine Nomenjanahary Vololonirina, une jeune mère célibataire âgée de 23 ans. Elle fait partie des bénéficiaires des activités de l’OIT qui ont exprimé leur reconnaissance, hier.

« Le défi majeur étant de faire de la jeunesse malagasy, fragilisée par le chômage, un levier de développement et un vecteur de la justice sociale. Le programme « Fihariana » vise par exemple à ce que les femmes et les jeunes porteurs de projets puissent les réaliser, avec un soutien », s’exprime le Christian Ntsay, Premier ministre. A noter que l’OIT étant la seule organisation tripartite des Nations unies.

Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Noble cause
    Madagasikara persiste et signe! La Grande île maintient sa position inébranlable et non négociable relative à sa souveraineté sur les îles Eparses. Il s’agit d’une légitime voire une noble cause. En effet, les îles Ampela (Europa), Bedimaky (Bassa da India), Sambatra (Glorieuses), Loza (Tromelin) et Kely (Juan de Nova) appartiennent intrinsèquement au territoire de la République malagasy. La Grande île reste fidèle, jusqu’au bout, à sa position qu’elle a défendue sur la tribune des Nations unies. L’assemblée générale approuva par deux reprises, deux résolutions de 1979 et 1980, l’appartenance des îles Eparses dans le giron du territoire malagasy. Des résolutions non contraignantes mais, tout de même, demandent à la France d’engager la négociation pour les procédures de restitution avec le Gouvernement malagasy.

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