D'après ce rapport, les actes de torture et autres mauvais traitements imputables à la Police et à l'Armée sont une pratique courante qui s'inscrit souvent dans le contexte de la lutte contre les voleurs de bétail. En effet, l'Amnesty international a apporté quelques exemples comme une affaire datant de janvier 2009 concernant la mort de 8 hommes à Betroka dans le sud de Madagascar, les 3 hommes accusés d'avoir volé des armes à feu ont été retrouvés morts, ligotés dans la rivière Onive au niveau de la ville d'Ampitatafika, le 31 mai et enfin le cas d'un étudiant de 19 ans retrouvé mort, en avril, après avoir passé la nuit en garde à vue à Maroantsetra. Il a été arrêté la veille pour un cambriolage présumé.
Face à la propagation de ce phénomène, les autorités malagasy devraient prendre des mesures décisives pour éliminer cette culture bien ancrée de l'impunité qui entoure les homicides, la torture et les autres formes de mauvais traitements perpétrés par les forces de sécurité. « Depuis quelques années, nous constatons une multiplication des actes de torture infligés à des voleurs de bétail, et nous observons parfois des homicides odieux. Cependant, les responsables ne sont pas inquiétés, ce qui nourrit le climat d'impunité, a déclaré Deprose Muchena, directeur du programme Afrique australe à Amnesty International.
Et de poursuivre : « Les autorités malgaches doivent s'attaquer sans délai à l'impunité dont jouissent les auteurs d'actes de torture et d'autres mauvais traitements. Il faut commencer par mener des enquêtes efficaces sur tous les cas connus ou signalés et démettre immédiatement de leurs fonctions officielles les auteurs présumés en attendant les conclusions des investigations. Ces personnes doivent être traduites en justice dans le cadre de procès équitables. Il faut que les victimes et leur famille aient accès à des recours efficaces et à la justice ».
Recueillis par Anatra R.