L’exploitation sexuelle résultant d’une vulnérabilité économique, à savoir la pauvreté en est l’une des illustrations. « A Antsiranana, quand une fille sort avec un "Vazaha", toute la communauté est fière d’elle, et encore plus ses parents. Cela veut dire qu’elle et sa famille ont eu la chance de sortir de la pauvreté », affirme un groupe de femmes.
Des réalités préoccupantes
Au niveau des zones d’intervention de l’ECPAT, le viol conjugal et l’exploitation sexuelle des enfants sont monnaie courante. Les violences sexuelles perpétrées sur les mineures de moins de 14 ans ne sont pas considérées comme une situation alarmante. Dans la ville de Nosy Be entre autres, la prostitution n’est pas une forme de violence sexuelle. Les femmes concernées le font de leur propre gré, contrairement au viol où elles ne font que subir leur malheur.
Un focus group effectué à Antananarivo a permis de déterminer qu’à cause de la pauvreté, certaines familles décident toujours d’aller vendre voire sacrifier leurs filles, mais jamais les garçons. « J’ai eu mon premier rapport sexuel au cours d’une fête organisée dans mon village. Un de mes prétendants, un adulte, y était présent. Mon père m’a offerte à cet homme, la nuit tombée. J’ai d’abord refusé que ce dernier me touche. Mais comme il faisait tard et que c’était l’ordre et la volonté de mon père, je me suis laissé faire », déclare une victime à Tuléar. De plus, il existe des formes de traite des filles renforcées par certaines pratiques traditionnelles comme les « tsenan’ampela » à Fianarantsoa, le « Moletry » chez les Tsimihety, ou encore le « Valifofo » chez les Bara.
K.R.