Depuis le début de cette année, plus de 200 travailleuses en tant domestiques dans les pays du Moyen-Orient, victimes d’exploitation, ont été rapatriées à Madagascar. Ce chiffre a alerté les autorités hiérarchiques malagasy et a mené vers l’application de mesures exceptionnelles. « Depuis quelques semaines, les femmes en âge de travailler partant à l’étranger sont soumises à un autre traitement au niveau de l’Aéroport international d’Ivato. « Normalement, elles doivent se munir d’une autorisation délivrée par le ministère des Affaires étrangères (MAE) et celui du Travail, de l’Emploi, de la Fonction publique et des Lois sociales. Il s’agit d’un dispositif mis en place pour protéger les citoyens malagasy contre les différentes adversités dont la traite des êtres humains. Cette mesure empêche en particulier les sorties clandestines du territoire, notamment des travailleuses malagasy vers pays du Golfe. Néanmoins, ce dispositif reste temporaire jusqu’à une réunion bipartite entre le ministère de la Sécurité publique et celui de la Fonction publique qui va se dérouler très prochainement », avance une source voulant garder l’anonymat. D’après ses explications, la Police de l’air et des frontières (PAF) rencontre des difficultés pour savoir les réelles intentions des femmes voyageant seules pour des raisons ambiguës. C’est ainsi qu’elle devient stricte et exige des papiers administratifs complets. En effet, une étudiante âgée de 18 ans, munie d’une autorisation parentale légalisée, en partance pour l’île Maurice, a été interceptée par la PAF dimanche dernier, avant qu’elle ne franchisse la salle d’embarquement à l’Aéroport International Ivato. « Les étudiants ne peuvent plus partir en vacances à l’étranger.
Et cela en raison d’une nouvelle loi qui s’applique actuellement », indique l’un des éléments des PAF. Face à de tel propos, l’étudiante en question a été contrainte d’appeler en urgence ses parents qui ont été sur le point de quitter l’enceinte de l’aéroport. Et sans leur présence, elle a failli rater son vol. Cette loi entre dans le cadre de la suspension de l’octroi d’agrément aux agences de placement et interdit l’envoi de travailleuses malagasy dans les pays arabes depuis 2013. En dépit de cette loi, des candidates choisissent ainsi la voie clandestine.