Dimanche dernier, des émeutiers s’étaient alors rués sur le bureau de la compagnie de Gendarmerie locale avant qu’ils ne s’aperçoivent que le suspect n’était pas sur place. Du coup, ils ont alors convergé vers le commissariat de Police pour le mettre à sac. Le local fut assiégé à coups de pavés, et des voitures dont celles de la Police garées sur le parking furent incendiées. Motif : toujours cette colère et cette frustration de ne pas pouvoir faire la peau au prévenu chez les émeutiers. La Gendarmerie a immédiatement déployé un dispositif afin de protéger le personnel du commissariat. Entre-temps, les Forces de l’ordre ont appelé les habitants au calme en leur promettant que l’affaire est déjà entre leurs mains, et que tout le monde a intérêt à garder le calme jusqu’à la fin de l’enquête qui doit se poursuivre.
Hier, la situation était encore explosive sur le terrain. Ce qui a poussé les autorités de cette ville à convoquer une réunion d’urgence pour tenter de trouver un compromis avec les manifestants afin de les apaiser. Ainsi le chef de district, les enquêteurs et la Justice ont déjà pris leurs responsabilités. Une fois de plus, ces derniers insistent qu’il n’appartient pas aux simples citoyens d’agir en justiciers devant un suspect car il existe une loi pour le faire. Parallèlement à cela, les proches de la jeune mère de famille, victime de ce meurtre crapuleux, ont procédé à son inhumation dans une commune non loin d’Ambilobe.
Maintes fois, ce genre de rumeur a déjà occasionné des conséquences désastreuses dans d’autres villes du pays. Des émeutiers réclament la peau de tel ou tel individu soupçonné d’atrocité ou de meurtre semblable à celui arrivé à cette jeune mère à Mantaly Ambilobe. Ce qui s’est exactement passé à Sainte-Marie, en novembre 2019, lorsque des émeutiers ont saccagé le commissariat de Police locale. En effet, une habitante avait été également assassinée sauvagement. Le bruit a circulé que l’auteur supposé de l’acte a été arrêté et placé en garde à vue dans le commissariat. Les manifestants ont alors réclamé à la Police de le livrer à eux afin de le lyncher. Comme il n’y a eu, en réalité, d’arrestation, ni de détention policière, les gens s’en étaient violemment pris au bureau de la Police. Enfin, les faits survenus à Mananara Nord en avril 2019 fut sans doute le plus grave car ils ont fait 4 morts dans une émeute, toujours liée à de la rumeur. Des individus mécontents ont attaqué le bureau de la Gendarmerie où ils pensent s’en prendre à un opérateur économique local soupçonné du meurtre de son employé.
Franck R.