Intraitables. Est-ce le mot « confinement » qui n’est pas compris par la société malagasy ou c’est la mentalité qui doit être à revoir, même par rapport à ce réel danger qui sévit actuellement à Madagascar. Durant la journée d’hier, la population tananarivienne a adopté les mêmes comportements qu’en jour normal. Le message clair du Président de la République de n’envoyer qu’une personne à la fois afin de faire les courses n’a pas été suivi. Outre ceux qui doivent rejoindre leur lieu de travail, des gens pressés ont envahi les trottoirs, sans respecter la distance d’un mètre entre deux personnes. Les marchés ont été toujours animés avec beaucoup plus de clients. De longues files d’attente ont été aussi aperçues au niveau des pharmacies et des agences JIRAMA. Quelques passants ayant accepté de discuter ont avancé des cas de nécessité.
Pour Sitraka N., c’est le moment propice pour lui de se rendre chez une connaissance pour prendre des matériels indispensables à son petit boulot, étant donné que son principal travail est affecté par cette pandémie de Covid-19. « Même en parcourant à pied le trajet 67ha - Ivandry, je vais essayer de revenir avant midi pour ne pas paraître indiscipliné même si je le suis déjà. Il faut bien survire ! », a-t-il souligné. Quant à un père de famille présent à une agence de la JIRAMA, il n’a pas voulu sortir mais des problèmes doivent être résolus avant que la situation ne se dégrade. « La JIRAMA va couper notre électricité si je m’y rends pas personnellement pour régler des impayés » a-t-il déclaré.
En outre, l’organisation du « Tsena mora » n’a pas facilité l’application des mesures. Du côté de l’Ecole primaire publique d’Andavamamba, une cinquantaine de mères de famille se sont bousculées devant le portail dudit établissement scolaire pour se procurer de PPN, sans se soucier de la transmission d’un virus quelconque. « C’est l’occasion ou jamais de faire des provisions comme les personnes fortunées lors du week-end dernier. Et il faut s’entremêler pour disposer d’un sac rempli puisque nous n’avons pas les moyens de faire des achats dans des grandes surfaces. Avant ce coronavirus, il est encore question de survivre. Il faut bien que mes enfants soient bien nourris pour combattre cette pandémie », avance Natacha, mère de 4 enfants habitant à Andavamamba Ambilanibe.
K.R.