La restitution des crânes Sakalava, dont l'un est vraisemblablement celui du roi Toera, approche à grands pas. Prévu pour le mois d’avril, cet évènement marquera un moment fort dans l'histoire culturelle de Madagascar. Le rapport final des recherches et échanges effectués par le comité scientifique mixte malagasy et français a été remis au ministère malagasy de la Communication et de la Culture. Ce document, qui établit les bases de la restitution, sera soumis en février au Conseil d'Etat français, chargé de rendre la décision finale sur cette question délicate.
La restitution de ces trois crânes revêt une importance particulière. Elle sera accompagnée d’une cérémonie officielle de réception à Antananarivo, où les autorités malagasy et les représentants de la France se réuniront pour célébrer cet évènement tant attendu. Mais l'événement ne s'arrêtera pas là car une seconde cérémonie, d'ordre cultuel et rituel, se déroulera dans la Région du Menabe. Cet acte symbolique permettra de rendre hommage au roi Toera, dont le « kabeso » sera déposé dans le zomba, marquant ainsi une ouverture exceptionnelle. Ce geste revêt une signification profonde, puisque ce sera la première fois depuis 1897, année de sa mort, que ses reliques royales seront rassemblées. Les funérailles des deux guerriers sakalava, dont les crânes sont également concernés par cette restitution, se tiendront dans le cadre de cette même cérémonie.
Ces rites traditionnels sont essentiels pour la communauté sakalava qui voit dans cette restitution une reconnaissance de son histoire et de son patrimoine culturel. Ce retour des crânes n’est pas seulement une question de réappropriation des restes humains, mais également un acte de réparation symbolique, un pas vers la réconciliation entre Madagascar et la France, cette dernière qui a longtemps été critiquée pour son passé colonial. Les enjeux sont donc à la fois culturels et politiques, et cette restitution promet d'être un moment fort, célébrée par les Malagasy comme un retour à la dignité et à l'honneur de leurs ancêtres. En attendant la décision du Conseil d'Etat, l'excitation grandit parmi les communautés concernées, qui voient dans cette restitution un acte de justice historique. Les préparatifs pour les cérémonies s'intensifient, et l'ensemble de la Nation se mobilise pour célébrer le retour de ces artefacts culturels au pays.
Si.R