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Dossier - La fièvre de l’école de foot à Madagascar 

Publié le dimanche, 12 février 2023

Jouer pour Barça, Real, Manchester City ou PSG? Le rêve de tous les férus du ballon rond. Certains investisseurs ont surfé sur cette vague en important franchises ou licences de ces clubs pour leurs écoles, devenues aujourd’hui de véritables fièvres dans la Capitale. Notamment après le phénomène Barea lors de la qualification en quarts de finale de la Coupe des Nations d’Egypte en 2018. Ce phénomène Barea suffit pour alimenter le rêve des enfants malagasy à devenir professionnel et briller sur le terrain au niveau international. 

« Je crois que l’exploit des Barea à la CAN d’Egypte est la source de motivation pour nos joueurs de devenir comme eux aussi. On sait que nous avons le talent naturel du football mais l’école de foot est le maillon qui a toujours manqué à notre football. Durant la CAN si vous avez bien constaté, nous avons vu tous des joueurs qui sont sortis des grands centres de formation de football. Cela a favorisé aussi la création des écoles de foot à Madagascar. Il en est de même pour le CHAN, la majorité de nos joueurs qui ont évolué en Algérie sont pour la plupart des joueurs sortant des écoles de football, comme le CFFA, Elgeco Plus ou de l’AS Adema ou Ajesaia. Tous des clubs qui ont investi sur la relève. La nouvelle formule de notre championnat national, l’Orange Pro League s’ajoute à cela. Le niveau technique du football malagasy a connu une immense progression », relate Mamisoa Razafindrakoto. 

C’est devenu un réel phénomène de société

Après le Barcelone qui avait annoncé d’ouvrir une école à Madagascar en 2017, c’était devenu un réel phénomène de société. Un projet annoncé par le Dg du groupe Filatex Hautaine Yavarhoussen, non moins consul honoraire d’Espagne à Madagascar à l’époque. L’année 2022, Éric Rabesandratana l’ancien sélectionneur des Barea a aussi annoncé le projet d’ouverture d’une filiale du PSG à Madagascar quelques semaines après son éviction à la tête de la sélection nationale.

Pour le moment, aucune phase de concrétisation n’a été constatée. Par contre les écoles de football foisonnent à Madagascar tant dans la Capitale que dans les Régions. La fièvre de l’école de football est également relative au manque des activités parascolaires dans le pays.

Parmi la plus connue de ses écoles de football à Antananarivo est l’Association  des jeunes sportifs de l’avenir inter-arrondissement (Ajesaia) créée en 1998 ou l’ancien Academy Ny Antsika Antsirabe créé en 2005. Parmi les sortants de ces écoles, on cite le nom de Lalaina Nomenjanahary, ou Carolus Andriamahitsinoro et Ibrahim Amada parmi tant d’autres. On citera plus tard le nom des grands clubs comme l’As Adema ou le Tana Formation devenu aujourd’hui le CFFA Andoharanofotsy.  Les écoles de football existent presque partout où il y a des terrains de foot. Mais les investissements font la différence de ces écoles.  Parmi eux, Kintana Academy situé à Ambohimanga, un centre de formation sous la houlette de Lova Ramisamanana. Mais parmi les dernières nées aussi figure Dignitas école de foot situé au By pass, Alasora, dirigé par l’ancien capitaine des Scorpions de Madagascar , Mamisoa Razafindrakoto et Rija Juvence Rakotomandimby, ancien joueur de « Fanilo Japan Actuel’s » puis de la CNaPS sport mais aussi membre de l’équipe nationale. Une vraie école de foot digne de ce nom.

La plus exceptionnelle de toutes ces écoles est  l’« Young Football Madera Club », ou (Yfomac), fondé en 1984 par un certain Ralibera qui, par la suite, a remis sa fille Ny Anjara Rafalimanana à la tête de cette école. La particularité d’Yfomac est que c’est une école de foot exclusivement réservée aux filles, qui accueille aujourd’hui environ 300 joueuses.

Payer le prix fort

 « Les parents sont prêts à payer le prix fort en pensant que leurs enfants bénéficient réellement de l’expertise des anciens  internationaux », explique un parent passionné de football. La présence de ces écoles à Madagascar répond, en effet, à une demande existante de parents soucieux d’offrir à leurs enfants des activités sportives qui se désinvestissent de plus en plus de tout ce qui est parascolaire. Les adhérents des écoles de foot paient entre 10 000ar à  40 000ar par mois en moyenne pour 4 heures de cours par semaine. 

On y propose 2 programmes: le programme technique (technique et tactique) avec 2,5 h de cours par semaine, et le programme compétitif, conçu pour les cadets et juniors, avec 4 heures de cours par semaine.

 Quant  aux écoles des grands clubs on doit  payer 350 000ar avec 18h de cours y compris un kit contenant la tenue d’entraînement aux couleurs de l’équipe. 

 

Elias Fanomezantsoa 

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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