Publié dans Economie

Filière crabe à Madagascar - Le privilège des opérateurs chinois dénoncé par les pêcheurs locaux

Publié le mercredi, 17 juin 2020


Partialité. Au courant de la semaine, les pêcheurs membres des plateformes nationales de « Southern African Non-State Actors Platform in Fisheries and Aquaculture » (SANSAFA) et du Réseau National des Femmes de la Pêche à Madagascar (RENAFEP) ont dénoncé dans un communiqué le privilège octroyé aux entreprises chinoises opérant dans la filière crabe à Madagascar. « Le crabe fait aujourd’hui partie des crustacés les plus prisés de la consommation nationale. Il revêt également d’une source de revenus importants pour les opérateurs locaux, notamment en termes d’exportation. L’octroi exclusif de licences à des opérateurs étrangers porte donc atteinte à la durabilité ainsi qu’à la viabilité de la filière, surtout que des opérateurs locaux ont également les mêmes moyens financiers et techniques qu’eux », soutient Danny Rajaonarison, président de la plateforme SANSAFA.
Pour la filière crabe, les autorités délivrent trois types de permis : un pour les petits collecteurs, un autre pour les collecteurs moyens et le dernier permis est octroyé aux exportateurs. « Des opérateurs locaux ont ainsi déjà soumis leur demande pour l’obtention d’une licence d’exportation. Toutefois, cette demande reste jusqu’à maintenant sans réponse, alors qu’ils se sont déjà pliés à toutes les réglementations en vigueur. Ils ont même payé le droit d’obtention de la licence, alors que les opérateurs chinois obtiennent la leur en un rien de temps », se désole ce représentant de la société civile.
Risques élevés
Vu ce contexte, ces plateformes demandent l’annulation de ces licences octroyées qui, d’après eux, ont été délivrées « unilatéralement et inéquitablement ». Ils demandent également aux autorités de procéder à une concertation avec les opérateurs nationaux afin de définir des conditions d’octroi de licence en bonne et due forme, favorisant les opérateurs locaux, tout en assurant une meilleure gestion des ressources à travers une pêche responsable des crabes dans le pays. « Effectivement, ces opérateurs sont autorisés à produire près de 100 tonnes par jour, alors que la prise maximale équilibrée est maintenue à 7 500 tonnes par an, soit une production journalière d’environ 20 tonnes seulement. D’autre part, face à la demande grandissante en crabes pour l’exportation, les pêcheurs risqueraient d’enfreindre également les réglementations mises en place et de ne respecter ni la taille minimale exploitable, ni la période de fermeture des pêches. Ces pressions risquent à court terme d’aboutir à une dégradation irréversible de la filière », craint le président de la plateforme SANSAFA.
Face à cette situation alarmante, des mesures doivent être prises dans le plus bref délai. En tout cas, une discussion a déjà été ouverte depuis hier entre les membres de la plateforme qui ont déjà été appelés par la Direction de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche dans la Région d’Androy. Affaire à suivre !
Rova Randria

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Editorial

  • Quid d’une volonté politique
    En panne d’une réelle volonté politique, la lutte contre la corruption fait du surplace à Madagasikara.Un décalage flagrant s’interpose entre ce qui a été dit et ce qui est fait ! Le pays stagne. Les Indices de perception de la corruption (IPC) éprouvent les peines du monde d’évoluer vers le sens du positif. Plutôt, ils reculent. Quid d’une volonté politique pour cerner ce « mal », la corruption, qui sape le fondement de l’essor de l’économie nationale.Créé le 17 décembre 2004, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) fête ses 20 ans d’existence. Immédiatement, la question qui surgit : « quel bilan ? » BIANCO, de par son nom, ambitionne de combattre la corruption à Madagasikara. Après 20 ans, où en sommes-nous ?D’un avis généralement partagé, on hésite. Ecartelée entre une appréciation tranchée de réussite et d’un constat amer d’échec, l’opinion publique vague à l’âme. Le bilan mitigé semble dominer la partie.…

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