Publié dans Economie

Feux de brousse - Les sites touristiques de Boeny menacés

Publié le vendredi, 31 juillet 2020

Les pressions anthropiques prennent de l’ampleur. Avec la crise sanitaire actuelle, les crimes environnementaux ont particulièrement augmenté au cours des derniers mois. La menace pesant sur les ressources naturelles, surtout les forêts, s’amplifient qu’aujourd’hui, même les sites touristiques du pays se retrouvent également menacés. Pour la Région de Boeny par exemple, les feux de brousse et de forêts se sont accentués dans le District de Mahajanga II, à cause de la production de charbon. Plusieurs hectares sont déjà partis en cendres.  

« Cette multiplication des points de feux est sur le point de causer la dégradation la grotte d’Anjohibe, dans la Commune de Mariarano, ainsi que les attraits touristiques qui s’y trouvent comme la chute de Mahafanina et les nombreuses concrétions calcaires qui forment les stalagmites. Actuellement, ils se rapprochent en effet de plus en plus de ces sites », rapportent les responsables de la Direction régionale de l’Environnement et du Développement durable (DIREDD) de Boeny Betsiboka. Lors d’une descente, les autorités ont même découvert la coupe illicite de près de 200 mangroves.

Pourtant, le tourisme, autant local qu’international, figure parmi les principales sources de revenus de la population de la région. La dégradation des sites touristiques pourrait ainsi impacter sur toutes les activités rattachées à cette filière. « Mahajanga compte parmi les destinations les plus prisées par les vacanciers malagasy. Outre les plages, ils souhaitent aussi découvrir de nouveaux endroits pour le plaisir des yeux. Si ces sites venaient à disparaître à cause des feux de brousse et autres, nous n’aurions plus de quoi proposer à nos clients. Les vacanciers pourraient alors se désintéresser de la région au fil du temps. Ainsi, ce n’est pas seulement l’environnement qui est menacé, c’est toute l’économie locale, mais surtout, malgré cette crise, nous espérons toujours une reprise des activités touristiques », défend un guide touristique de la région.  

Conscientes de la gravité de la situation, les communautés locales se mobilisent pour lutter contre les feux. « Ce site fait notre richesse. Il est donc important d’en prendre grand soin. Malheureusement, certaines personnes n’en prennent pas conscience et continuent de détruire nos ressources naturelles. Mais nous continuons de renforcer nos actions et sensibilisations pour limiter cette destruction », a déclaré la VOI Sambatra, gestionnaire du site. Des suggestions ont été données aux membres de la VOI (Vondron’olona ifotony) Sambatra, concernant le renforcement des patrouilles et la mise en place de pare-feu.

En tout cas, ces sites touristiques ne sont qu’un exemple. Plusieurs sites et réserves naturelles subissent aujourd’hui la même situation. Les actions de lutte contre la dégradation de l’environnement doivent être encore multipliées pour éviter qu’à la fin de cette crise, la Grande île ait épuisé toutes ses ressources naturelles.

Rova Randria

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Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

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