Publié dans Economie

Non-rapatriement de devises - Plus d’un milliard et demi de dollars dans la nature

Publié le lundi, 23 novembre 2020

 
Une réflexion s’impose ! Les déclarations faites par les autorités en fin de semaine sur le rapatriement de devises, amènent à se poser plusieurs questions. D’un côté, jeudi dernier, le ministère de l’Economie et des Finances a déclaré qu’« en date du 17 novembre 2020, 1 594 sociétés exportatrices et 1 660 sociétés importatrices sont en situation irrégulière par rapport au rapatriement de devises ». Le directeur général du Trésor, Ihaja Ranjalahy a notamment estimé le montant des devises non rapatriées par ces entreprises à environ 100 millions de dollars. Toutefois, les chiffres réels peuvent largement dépasser ces estimations. Et d’un autre côté, le directeur général des Douanes (DGD), Lainkana Zafivanona, a également annoncé samedi dernier, lors de l’interception de 15 kilos d’or à l’aéroport international d’Ivato qu’« exclusivement pour la filière aurifère, les devises non rapatriées atteignent au moins un milliard de dollars », mais il a omis de mentionner le nombre d’entreprises ainsi que la période d’exploitation concernées. En tout, la valeur des devises non rapatriées à Madagascar pourrait atteindre jusqu’à un milliard et demi de dollars, soit près 5 700 milliards d’ariary. Elles ne sont ni injectées dans le Marché interbancaire des devises (MID) ni ailleurs. Pourtant, le Code des changes indique que les opérateurs disposent de 90 jours pour rapatrier 90 % de leur recette. Les 10 % restants peuvent être détenus dans un compte en devises.
A l’heure où l’euro vaut 4 558 ariary et le dollar s'échange à 3 846 ariary, le Gouvernement tente aujourd’hui de stabiliser la monnaie nationale. L’injection directe de cette somme d'un milliard de dollars dans le MID pourrait donc considérablement impacter sur la valeur de l’ariary. Mais qu’il y ait impacts ou non, ces devises doivent être rapatriées comme la loi en vigueur l’exige. Après des sensibilisations menées par les autorités au cours de ce mois-ci, 51 sociétés ont fait preuve d'initiative pour régulariser leur situation et 791 domiciliations d’exportation ont été apurées depuis. « Nous avons rappelé à l'ordre les opérateurs. Cette action nous a déjà permis d'injecter 11 millions de dollars sur le MID. Nous allons poursuivre cet effort dans le but de revaloriser l'ariary », a rapporté le DG du Trésor public. Mais au vu de la valeur des devises non rapatriées, cette somme est encore loin du compte. Le problème réside dans le fait que les opérateurs spéculent. « Au lieu d'injecter directement l'argent sur le Marché interbancaire de devises, ils attendent une dépréciation de la monnaie nationale avant de l'échanger. Et ce, pour tirer plus des bénéfices. Ce qu'ils ignorent c'est que ce comportement impacte le taux de change », rajoute ce responsable.
Malheureusement, jusque-là, le blocage des comptes de ces opérateurs dans le Système intégré de gestion des opérations de change (SIG-OC) est le seul moyen pour les persuader à rapatrier leurs devises. 
La Rédaction

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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