L’équipe du ministère de l’Environnement et du Développement durable a déduit tout de suite qu’il s’agit d’une une exploitation illicite, sachant que depuis le mois de janvier 2019, toute exploitation, circulation et exportation de produits forestiers a été suspendue par une note ministérielle.
En appliquant cette mesure, les autorités veulent surtout assainir la filière « bois » à Madagascar, mais aussi formaliser tous les acteurs et mettre en place une exploitation plus durable des ressources forestiers du pays. Mais en parallèle, cette décision n’a fait qu’augmenter les exploitations illicites des forêts naturelles. Et la crise sanitaire n’a fait que rajouter une couche à tout cela. « Dans tous les cas, après une enquête approfondie, nous avons découvert que ces bois ont été coupés illégalement dans la réserve spéciale d’Andranomena. Comme l’exploitation de bois dans les aires protégées est un délit puni sévèrement par la loi, trois personnes ont alors été arrêtés dont les deux charretiers ainsi que qu’une troisième personne qui allait recevoir les marchandises », explique un responsable au niveau de la DREDD de Menabe. La suite de cette affaire reposera désormais entre les mains de la Justice.
Traçabilité
En cette période, toutes les équipes du ministère de l’Environnement et du Développement durable redoublent d’efforts pour lutter contre l’exploitation et le transport illicite des produits forestiers. Effectivement, les opérateurs - munis d’une autorisation délivrée par les autorités - peuvent récupérer leurs stocks de bois ordinaires, déjà coupés avant la sortie de la note du 29 janvier 2019. Certains pourraient notamment profiter de la situation pour transporter leurs stocks de bois illégaux. « Outre le renforcement des contrôles forestiers, nous avons mis en place aussi un système de traçabilité des bois avec des autorisations infalsifiables. Les fausses autorisations seront alors facilement identifiables, de même que la provenance des bois. L’objectif étant d’améliorer l’exploitation des ressources forestières du pays », explique un responsable au niveau du MEDD. En parallèle, la politique de « tolérance zéro » est toujours d’actualité pour préserver toutes les ressources naturelles de l’île.
Rova Randria