Dans un contexte de marché de l’emploi en berne, créer son emploi a de quoi séduire. Absence de qualifications requises, indépendance financière, entrée dans une « famille »… telles sont les promesses du marketing multiniveau (MLM), un modèle économique discret qui connaît un certain succès actuellement dans la Grande île.
«Une solution sera élaborée d’ici 72 heures». Ce sont en ces mots que le fondateur de la plateforme Antares, Alex Richter, a apaisé les craintes de ses «investisseurs» et «partenaires» éparpillés aux quatre coins du monde entier, dans une vidéo diffusée en six langues, sur Youtube. Antares rencontre en effet quelques difficultés depuis vendredi dernier. Ses activités sont complètement paralysées depuis. En se basant sur les explications fournies par les responsables, la cause principale de cette paralysie est l’arrivée des autorités au siège social de la plateforme. «Selon les explications des régulateurs, une procédure de vérification a été lancée à l’égard de la plateforme pour une durée de 60 jours. L’accès au compte personnel est donc bloqué. Le travail d’assistance technique a été arrêté. La possibilité de retirer et de déposer des fonds a été suspendue ainsi que l’accumulation des retours sur investissements et des bonus des partenaires», a annoncé le fondateur d’Antares dans son intervention.
Toutefois, pour le responsable, cette intervention n’a rien d’anodine pour la plateforme. «On s’attendait à cette vérification. Cela devait arriver tôt ou tard. Nous nous sommes déjà préparés à cela, sauf que nous ne nous attendons pas à ce que cela arrive si tôt. Nous l’avons prévu vers la fin de l’année. Mais nous ne pouvons que faire face à la réalité» soutient Alex Richter, avant d’adresser une demande personnelle à tous les membres de la plateforme. «C’est le moment de montrer au monde que nous sommes forts. Il n’est pas nécessaire de paniquer, de se prendre la tête, de courir dans l’appartement que tout est perdu. Cela ne fera qu’aggraver votre cas. Nous avons déjà une solution en tête face à ce problème. Et nous allons nous en sortir en tant que gagnants», exhorte le responsable. Dans ce sens, une solution devrait émerger dès aujourd’hui. «Tout va changer le 16 août», a-t-il annoncé. L’équipe technique d’Antares s’est plongée sur le sujet en effet durant toute la fin de semaine.
«Ce n’est qu’une diversion de plus», Rovaniaina, une étudiante en économie à l’université d’Antananarivo.
«C’était déjà couru d’avance ! L’histoire de Bernard Maddoff se répète. C’est pourquoi, j’ai toujours déconseillé mes proches de s’aventurer dans ce genre d’ «investissement» pour ne pas dire tout simplement «arnaque». Je n’ai pas envie de décourager ceux qui se sont lancés sur cette plateforme, mais toutes les structures pyramidales comme Antares finissent toujours par se désagréger tôt ou tard, au moindre problème. De mon avis, cette paralysie de tout le système d’Antares n’est qu’une diversion de plus. Un moyen de convaincre de nouvelles personnes qu’Antares est une plateforme fiable, faisant gagner de l’argent à ses adhérents. Les responsables font alors croire qu’il y a un problème et qu’ils ont trouvé la solution. Et les inscriptions vont ensuite fuser ! Et c’est leur but final, parce que sans nouveaux adhérents, Antares ne pourra plus fonctionner. Cependant, ce n’est pas bien de s’en prendre aux personnes qui sont déjà à terre. Nous ne savons pas de quoi demain sera fait».
«Tout confirme que la plateforme Antares n’est pas une arnaque», Adolphe, fonctionnaire et membre de la plateforme.
«J’ai déjà essayé un système de Ponzi quelques années auparavant. Je confirme qu’avec ce genre de système, l’arrêt se fait du jour au lendemain, et ce sans répondre ni à vos mails ni à vos différentes sollicitations, avec un système technique à la ramasse. Je comprends alors parfaitement que les gens aient peur. Et c’est tout à fait normal, surtout s’ils ont eu de mauvaises expériences comme moi. Sauf que jusqu’à maintenant, tout confirme que la plateforme Antares n’est pas une arnaque. Le service technique a toujours répondu à tous les mails. Lorsque la plateforme fixe un objectif ou une date butoir, elle s’y tient, même si c’est juste pour communiquer que les travaux nécessitent un délai supplémentaire. Je trouve également que son site est particulièrement accessible. Pour moi, si c’était une arnaque, ils ne se seraient pas donner autant de mal, au contraire. C’est pourquoi je dis à mes compères : soyez patient, moi j’y crois encore ! ».