Publié dans Economie

Champs illicites de maïs et d’arachide - La forêt de Kirindy réduite de moitié

Publié le mercredi, 18 août 2021

L’heure est grave. La superficie des zones forestières et des aires protégées dans les quatre coins de Madagascar diminue à vue d’œil. La forêt de Kirindy de Menabe par exemple, s’est réduite de moitié en six ans seulement. Sa superficie est passée de 100 000 hectares à 50 000 hectares. Une diminution particulièrement drastique.

Selon les explications du personnel au niveau du projet « Mikajy » de l’USAID, l’agence des Etats-Unis pour le développement international, « cette réduction de la zone forestière dans la région résulte, en grande partie, de la déforestation en vue de créer des champs illégaux de maïs et d’arachide. Le plus inquiétant aujourd’hui est que le sol forestier, autrefois riche, est réduit en sable désertique infertile en seulement deux ans, à cause de la culture sur brûlis ». A noter que cette réserve naturelle n’est pas la seule à subir cette pression. Les parcs nationaux comme Menabe Antimena ou encore Ankarafantsika perdent des hectares et des hectares chaque année pour la même raison, sauf que jusque-là, aucune donnée précise sur les pertes n’a été publiée. Au rythme où les choses évoluent, Madagascar risque de devenir un désert.

La destruction des aires protégées du pays par les feux de brousse aura sans aucun doute des impacts sur le quotidien de tous, et pas seulement des régions touchées. Elle contribue en effet à l’augmentation des émissions des Gaz à effet de serre (GES). « La température moyenne pourrait atteindre le seuil du réchauffement de 1,5°C avant 2030 (...), selon le scénario le plus pessimiste sans mesure de réduction des émissions des GES. Similairement, les températures maximales et minimales devraient continuer à augmenter. Une augmentation de la fréquence et de l’intensité des fortes précipitations engendrera plus d’inondations. Les sécheresses devraient aussi devenir plus sévères et plus fréquentes » prévoient les scientifiques, dans un rapport sur les bases du changement climatique paru au début du mois. D’où la nécessité d’agir pour éviter que la situation climatique de l’île Rouge empire encore plus.

En tout cas, la continuité de ces défrichements démontre alors que les solutions mises en place sont encore loin d’être efficaces. Tous les paramètres devraient être pris en compte pour éradiquer ce fléau, et pas seulement le côté environnemental.

Rova Randria

Fil infos

  • Au lendemain de mai 1972 - Madagascar au rendez-vous des actes manqués
  • Antananarivo - Un concours de propreté pour les 192 Fokontany
  • Maminiaina Ravatomanga - « Nous répondons à nos détracteurs par nos valeurs »
  • Maison de force de Tsiafahy - Le meurtrier de Nanah déclaré évadé
  • Lac Iarivo et Village Artisanal - Deux projets phares pour transformer Ivato et Antananarivo
  • ACTU-BREVES
  • Actu-brèves
  • Vol de bovidés - Durcissement des peines en vue
  • Collecte de riz 2024 - L’Alaotra-Mangoro se prépare
  • Assemblée nationale - Pas de face-à-face ministres-députés avant juin
Pub droite 1

Editorial

  • Date maudite !
    Treize mai, date à effacer ! Ce samedi, jour pas comme tous les autres samedis, 13 mai 1972, date où les mouvements de grève des étudiants grossis par tous les élèves de la Capitale, prenaient une allure radicale, point de non retour, sur l’Avenue de l’Indépendance, devant l’Hôtel de Ville, baptisée désormais Place du Treize mai. Il y a cinquante-trois ans en ce jour du 13 mai 2025, les Forces républicaines de sécurité (FRS) chargeaient à balles réelles les manifestants à Analakely devant l’ancien Hôtel de Ville. Le sang a coulé ! Il y a eu des morts et des morts ! Les choses allaient se précipiter. Pris de panique sinon aux abois, feu Président de la République Philibert Tsiranana enchaînait des décisions qui aboutirent, au final, à la chute du régime PSD. Le Général de Division Gabriel Ramanantsoa, Chef d’ Etat-major de l’Armée prit les rênes du pouvoir suite…

A bout portant

AutoDiff