Publié dans Economie

Incendie au Parc national d’Ankarafantsika - Une cause « criminelle », 100 Ha de forêts brûlés

Publié le lundi, 13 septembre 2021

18 heures. L’heure des bilans. L’odeur de brûlée est toujours omniprésente. Mais le feu est finalement maîtrisé. « Le feu a persisté mais nous avons enfin réussi à le contenir, après plusieurs jours de travail acharné. En tout, plus de 650 volontaires sont intervenus pour réussir cet exploit au vu de la force du vent. A partir de là, nous allons donc mener l’enquête avec l’appui de la Gendarmerie nationale pour voir l’endroit et la manière dont cet incendie s’est déclenché. Nous allons également faire un état des lieux pour dresser un bilan complet des dégâts », a annoncé Ihando, directeur inter-régional de l’Environnement et du Développement durable, Régions de Boeny et Betsiboka, contacté au téléphone, hier dans la soirée. Cela fait cinq jours en effet que cinq cent personnes tentent de maîtriser un incendie qui s’est déclenché jeudi dernier dans les forêts vierges autour du lac Ravelobe, mais aussi tout autour de cette réserve naturelle. Dans tous les cas, les autorités constatent déjà les dégâts, occasionnant une perte estimée à environ une centaine d’hectares.

 

A l’origine de cet incendie incontrôlable ?

Les feux de brousse. « Depuis quelques années, les techniciens du ministère ont d'ailleurs remarqué que ce fléau s'intensifie. Et les migrations climatiques, il faut l’admettre, n’ont fait qu’amplifier ces phénomènes de feux de brousse et donc la destruction de nos forêts et la perte de la biodiversité dans des zones sensibles comme Ankarafantsika qui est le principal réservoir d'eau pour Marovoay et pour Mahajanga », déplore Vahinala Baomiavotse Raharinirina, ministre de l’Environnement et du Développement durable, drant l’une de ces interventions. A Madagascar, il s’avère que les feux de brousse représentent une étape incontournable dans la fabrication de charbon mais aussi la culture sur brûlis.

Le Parc national d’Ankarafantsika, tout comme la réserve de Menabe Antimena, subit en effet de la pression liée aux exploitations illicites de maïs. Comme toutes ces pratiques sont classées comme des crimes contre l’environnement, par déduction, cet incendie ravageur est d’origine

« criminelle ». Un point que la ministre n’a pas manqué de souligner durant son allocution. « Mais nous nous assurerons d’appliquer notre politique "tolérance zéro" pour tout acte de dégradation de la nature », rajoute la première responsable au sein du MEDD.

Du matériel inadéquat

Outre les conditions météorologiques, le manque de moyens a également favorisé la propagation des feux au sein du Parc national d’Ankarafantsika. « La Grande île continue de subir les feux de brousse jusqu’à aujourd’hui. Et les périodes de feux s’étendent de plus en plus. Il est certain qu’une mobilisation massive s’impose. Toutefois, nous ne pouvons donc plus nous cantonner aux petits buissons et arbustes pour maîtriser les incendies forestiers. Nous devons investir dans des matériels plus adaptés pour pouvoir intervenir en temps et en heure, et limiter ainsi les dégâts », soutient la ministre. Des demandes d’appui ou de financement ont ainsi été envoyées au Président de la République et au chef du Gouvernement, mais aussi à des pays partenaires comme le Canada ou encore la France.  

Outre Ankarafantsika, la pépinière située non loin de la ville de Mahajanga a également été incendiée. Cette dernière est notamment gérée par le MEDD, en collaboration avec le secteur privé et diverses associations. Un autre départ de feu s’est également déclaré hier après-midi sur la route nationale 4, au PK 30. Ces deux incendies sont déjà maîtrisés. Le bilan des dégâts s’élève à 100 hectares partis en fumée.

« Des personnes ont même déjà été arrêtées. Mais nous allons encore mener nos investigations », précise un responsable.

Rova Randria

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  • La rentrée
    Les élèves des établissements scolaires publics reprennent le chemin de l’école ce lundi 8 septembre. Tandis que les établissements scolaires privés et confessionnels ont pris une avance, en début du mois de septembre. Toujours pour les établissements publics, la rentrée de lundi, début des cours effectifs, a été précédée de deux types de rentrée. D’abord, la rentrée administrative, lundi 25 septembre, et les parents sont les premiers à rejoindre les établissements de leurs enfants pour effectuer la réinscription ou la nouvelle inscription. Pour le premier cas, on se présente à l’école pour confirmer la réinscription de leurs enfants pour l’année scolaire nouvelle, 2025 – 2026 en payant la somme due. C’est très important. Cela leur permet d’avoir un tableau réel de la situation des effectifs des élèves pour l’année en cours. Pour le second cas, les élèves ayant réussi les examens officiels, l’entrée en sixième et celle en seconde, confirment…

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