Grâce à ces vaches de race normande et montbéliarde, les autorités ambitionnent ainsi d’augmenter la production laitière de 4 680 000 litres pour une durée de 5 ans, soit un niveau de consommation de produits laitiers augmenté de 10% ou de 5-7kg à 6-8 kg par habitant par an. « Des géniteurs mâles et femelles de race pure, issus des descendants des femelles laitières importées, sont enfin disponibles pour améliorer le cheptel local et par ricochet amélioreront aussi le revenu des éleveurs », s’enthousiasme un opérateur de la filière lait, venu assister au débarquement à Ivato, hier.
En effet, loin de la production à grande échelle, la filière lait peine à percer sur le marché. La filière laitière reste porteuse et pourrait constituer un levier pour le développement économique de Madagascar. La production nationale laitière tourne autour de cent millions de litres seulement par an. Ce volume de production reste encore très faible. Il en est de même de la consommation de produits laitiers.
Pourtant, avec près de neuf millions de bovins dont près de quatre-vingt-dix mille sont de race laitière, la population en consomme cinq à sept litres par habitant par an. Comparée à un Kényan, qui en consomme cent vingt litres, et à un Français, avec une moyenne de deux cent cinquante litres, la consommation malagasy est bien loin du compte. L’arrivée de ces vaches laitières de race tombe ainsi à point nommé dans la politique d’amélioration de la filière. Ainsi, la filière reste encore exploitable.
Cependant, il est impératif de coordonner le développement de la filière lait à Madagascar. De nombreuses actions doivent être entreprises, la structuration de tous les acteurs opérant dans la filière or blanc, entre autres, les groupements d’éleveurs, les collecteurs, les transformateurs et les industriels. Ou encore la professionnalisation de ces groupements en matière de culture fourragère, de qualité, d’hygiène et d’insémination.
Hary Rakoto