Publié dans Economie

Filière girofle - Un nettoyage en profondeur s’impose

Publié le vendredi, 08 octobre 2021


L’année dernière, parmi les 95 sociétés admises dans la liste agréée par le ministère de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation, seules 40 d’entre elles ont exporté du girofle. Face à ces intrus, le Groupement des exportateurs de girofle et autres épices de Madagascar (GEGM) réclame aujourd’hui l’assainissement de la filière girofle dans la Grande île. « Au départ, vers l’année 2014, nous étions consultés dans l’élaboration de la liste des entreprises autorisées à exporter. Quand cette liste sortait, nous avions discuté autour d’une table. Et le GEGM émettait son avis sur chaque entreprise figurant sur la liste. Il ne faut pas oublier que presque la majorité, soit 98 % des entreprises opérant dans le milieu sont membres du groupement. De ce fait, nous nous connaissons tous. Nous pouvons ainsi émettre des avis tout à fait objectifs sur chaque entreprise. Mais ces dernières années, cette collaboration a été mise de côté. Ce n’est pas un problème car il s’agit du pouvoir régalien de l’Etat. Toutefois, nous avons mis à la disposition des autorités une grille de contrôle pour s’assurer que chaque entreprise suive les normes requises », rappelle Jean Luc Dama, président du GEGM, au cours d’une entrevue.
En suivant cette grille de contrôle, toutes ces entreprises indésirables seront en effet éliminées d’office. « Dès le début, il a été imposé que toute entreprise qui ne paie pas ses impôts ou qui passe outre l’obligation du rapatriement de devises ne doit pas figurer dans la liste agréée des exportateurs. De même, les opérateurs doivent se soumettre aux normes en termes d’infrastructures, que ce soit pour le séchage, le triage ou encore le conditionnement. Sauf que l’Etat se montre souvent indulgent et accepte quand même les demandes des nouveaux venus. Cependant, au final, ces derniers n’exportent même pas. Le souci vient du fait que selon certains opérateurs, l’exploitation de la vanille ne marche pas très bien en ce moment.  Par conséquent, ils se rabattent vers le girofle », déplore le président dudit Groupement. Après la vanille, le girofle est notamment le second produit de rente du pays. La production annuelle tourne autour de 12 000 à 15 000 tonnes.
Face à cette situation, le GEGM demande ainsi à ce que tout le monde soit logé à la même enseigne. Pour ce faire, la filière devrait être régulée afin de lutter contre les spéculations. « A l’heure actuelle, alors que la campagne vient tout juste de débuter le 5 octobre dernier, certains opérateurs spéculent déjà dans le Nord du pays. Ils font de la surenchère alors que les produits n’arrivent même pas à maturation », note Jean Luc Zama. Et finalement, ce sont les opérateurs formels et les paysans qui en paient le prix. Heureusement, le girofle de Madagascar ne rencontre pas de problème en termes de qualité du produit, et ce grâce au contrôle de qualité obligatoire, imposé depuis 2014.
Rova Randria

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Editorial

  • Sous-bois
    Un arbre peut en cacher un autre ! Une affaire peut en cacher une autre ! Une similitude simple, en apparence, mais reflète une réalité déconcertante. Dans la vie « sociétale » entre les arbres dans la grande forêt dite forêt vierge, il y a en fait « deux forêts » : la forêt des grands arbres et la forêt des petits arbres appelée aussi le sous-bois. La première, constituée de hauts bois où l’on peut rencontrer des essences à haute valeur ajoutée. La seconde, essentiellement composée des bois de petite taille. La relation entre ces deux types d’essence n’est pas si facile que ça ! La première cache la seconde. Les grands arbres et le sous-bois ont un point commun : le besoin des rayons solaires pour survivre. Et c’est une lutte permanente entre les deux. Quelle analogie, une grande affaire cache une autre ! En effet, sous l’ombre…

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