Pour ce dernier, récemment, plus de 3 200 hectares de terrains ont été ravagés par les feux en l’espace d’un mois, soit l’équivalent de toute la ville de Toamasina. Les malfaiteurs brûlent les zones forestières. Ensuite, ils récupèrent le bois brûlé pour en faire du charbon. Quand vient enfin la période des pluies, ils reviennent à la charge pour y planter leurs semences de maïs, et attendre trois mois pour la récolte. Ce schéma se répète encore et encore, engendrant la perte de plusieurs centaines voire milliers d’hectares de zones forestières par année dans le pays. C’est pour cette raison que tous les acteurs de la lutte contre les feux doivent redoubler de vigilance et renforcer les patrouilles pour éviter que ces hectares ravagés par les feux ne soient envahis par les plantations illégales de maïs.
Pour aider la réserve d’Ankarafantsika à « soigner ses blessures », le gestionnaire, Madagascar National Parks (MNP) prévoit toujours des actions de restauration pour les zones du parc touchées par les feux. « Ankarafantsika est continuellement en feu. Nous effectuons alors des actions de restauration pour veiller à ce que la superficie du parc ne diminue pas mais aussi et surtout pour préserver notre patrimoine naturel, sur lequel toutes nos activités que ce soient touristiques ou encore agricoles reposent entièrement. Ces actions se font en collaboration avec nos partenaires. Chacun s’engage selon ses possibilités. Concernant les 3 200 hectares que nous avons perdus au cours du mois dernier, seuls 900 hectares ne trouvent pas preneurs. Le programme PADAV s’est par exemple porté volontaire pour restaurer près de 900 hectares » explique le professeur Mamy Rakotoarijaona, directeur général du MNP, hier, à son siège à Ambatobe, durant une conférence de presse sur les récents feux de forêts à Ankarafantsika.
Dans les détails, cette reforestation peut se faire de deux méthodes, soit de manière passive : « Nous ne touchons à rien, nous ne faisons que surveiller et laisser la nature faire les choses », détaille le responsable ; soit de manière active c’est-à-dire une reforestation est nécessaire. Le choix de la méthode dépend ensuite de l’étendue de la dégradation du terrain. En tout cas, ces actions de surveillance et de restauration ne doivent pas se limiter à Ankarafantsika, mais doivent s’étendre sur toutes les zones touchées par les feux de brousse.
Rova Randria