Selon ce rapport, des foyers de migration climatique pourraient apparaître dès 2030, avant de s'étendre et de s'intensifier par la suite. Cette situation forcerait 32 millions de personnes en Afrique à migrer à l'intérieur de leur pays d'ici 2050. Pour ce qui est du cas de la Grande île, ces phénomènes de migration ne se sont pas fait attendre. En effet, même si ce phénomène de migration climatique n'est pas nouveau dans le pays, il s'est toutefois accentué cette année. Selon les autorités, 30% de la population de quelques Communes du Sud de Madagascar ont commencé à migrer vers le Nord et l'Ouest du pays depuis 2015 à ce jour. Malgré la mise en place récemment du Centre de commandement opérationnel Kere (CCOK), la population, lasse de la récurrence de la sécheresse et de la famine, tente de trouver des solutions ailleurs. Face à ce phénomène, le Gouvernement a décidé de mettre en place un comité interministériel pour soutenir les migrants.
Investissement résiliant
Un suivi et une assistance pour les migrants dans les endroits qu'ils ont choisi pour s'installer, notamment dans le Nord ou dans la Région de Bongolava, sont ainsi prévus. Les effets graduels du changement climatique, comme la pénurie d'eau, la baisse de productivité des cultures et des écosystèmes, l'élévation du niveau de la mer et les ondes de tempête contraindront de plus en plus les populations à migrer. Certains territoires deviendront moins hospitaliers sous l'effet du stress thermique, des événements météorologiques extrêmes et de la perte de terres. D'autres, en revanche, pourraient devenir plus attrayants en raison des changements induits par le climat, comme la hausse des précipitations. S'ils ne sont pas maîtrisés, ces bouleversements risquent non seulement d'entraîner des flux migratoires, mais aussi d'accentuer les vulnérabilités existantes et d'aggraver la pauvreté et les situations de fragilité, conflit et violence. « Les investissements dans la résilience et l'adaptation sont à même de promouvoir
les industries vertes, et lorsqu'ils sont associés à des investissements dans la santé, l'éducation, l'économie numérique, l'innovation et les infrastructures durables, ils offrent également un formidable potentiel pour créer des emplois adaptés aux défis climatiques et stimuler la croissance économique », affirme Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique de l'Est et australe.
Hary Rakoto