Déjà, avec cette situation, l’objectif de pouvoir atteindre un taux de pression de 15% que le pays s’était imposé est encore plus compromis. Si on compare à ce qui se fait dans la moyenne africaine présentement, cet objectif de 15% reste pourtant minime car la fourchette du taux moyen de pression fiscale dans la plupart des pays du continent noir oscille entre 18% et 21%. A l’exemple du Rwanda qui est à 21%, le Mozambique qui est à 23% et le Maroc à 25%. C’est certainement un gap pour Madagascar, mais le fait de rattraper ce retard ne relève pourtant pas de l’impossible. Ces pays, qui ont ces taux de pression considérés comme notables et élevés, ne les avaient pas il y a quelques années. Autrement dit, si les premiers responsables en matière de fiscalité continuent leurs efforts, il est fort possible que la Grande île puisse s’aligner avec ces confrères africains d’ici quelques années, en termes de pression fiscale. « Pour y arriver, le pays doit améliorer le système de collecte de ses revenus fiscaux. Par ailleurs, on estime que la Grande île a un peu moins de 750 000 contribuables actuellement. Un faible pourcentage pour un pays avec une population largement plus importante. Il s’agit alors, en premier lieu, de s’assurer que ces quelques petits nombres de contribuable contribuent comme il le faut, tout en les augmentant progressivement en même temps que les recettes de ces contribuables. Enfin, il est primordial d’améliorer l’efficacité et la capacité de toutes les exemptions fiscales qui représentent actuellement 3% du produit national brut », suggère la responsable de la Banque mondiale. Une façon pour cette responsable de proposer d’analyser les coûts et les bénéfices qu’apportent réellement ces exemptions fiscales pour voir si cela profite vraiment au pays et si réellement cela vaut la peine de le faire. D’ailleurs Marie-Chantal Uwanyiligira annonce que l’institution qu’elle représente se dit être prête à appuyer les autorités fiscales pour améliorer les recettes notamment concernant la révision du système d’exemption en plus de la simplification et les projets de digitalisation des procédures fiscales qui sont déjà en cours en ce moment.
Hary Rakoto