Publié dans Economie

Filière « vanille » - L’Union européenne plaide en faveur de Madagascar

Publié le vendredi, 15 septembre 2023
Filière « vanille »  - L’Union européenne plaide en faveur de Madagascar Crédit photo : archive

A la suite du nouveau règlement de la Commission européenne en vigueur depuis le jeudi 14 septembre, lequel a suscité des préoccupations majeures à Madagascar, en particulier dans le secteur de la vanille, la situation des opérateurs du secteur devient intenable. Le règlement impose une limite drastique de 0,05 milligramme par kilo de résidus de nicotine autorisés dans les épices importées, au lieu des 0,3 milligrammes précédemment. Ainsi, hier, selon la presse internationale, face à cette mesure qui pourrait entraîner le rejet de près de 80 % des lots de vanille exportés, les opérateurs économiques et l'ambassadrice de l'Union européenne à Madagascar, Isabelle Delattre, ont uni leurs voix pour plaider en faveur d'une révision de cette réglementation.
En effet, la vanille de Madagascar, connue pour sa qualité exceptionnelle, est un élément clé de l'économie, employant plus de 150.000 familles et représentant jusqu'à 8 % du produit intérieur brut (PIB) du pays. Les exportateurs ont fait valoir que les résidus de nicotine dans leurs produits ne posent pas de problème de santé publique, mettant en avant le fait que des aliments courants comme les tomates et les aubergines conservent un taux maximal autorisé de 0,3 milligramme de nicotine par kilo, bien supérieur à la nouvelle limite imposée. L'Ambassadrice de l'Union européenne à Madagascar a alerté les instances de l'Union européenne à Bruxelles sur les conséquences potentiellement désastreuses de cette réglementation pour l'économie. Suite à ces plaidoyers, il a été annoncé que le taux de 0,05 % serait réexaminé les 18 et 19 septembre par un comité d'experts européens afin de permettre à la Commission européenne d'adopter un nouveau règlement.
Approbation
Ce règlement pourrait être en vigueur dès le début de l'année 2024, sous réserve de l'approbation de l'Agence européenne de sécurité alimentaire et de l'absence d'objections du Parlement européen ou des Etats membres. Elle a ainsi qualifié cette révision anticipée du règlement de « mesure exceptionnelle » en réponse aux préoccupations des opérateurs économiques et du Gouvernement. Elle a souligné que l'objectif n'était pas de jouer les pompiers, mais plutôt d'anticiper de telles situations à l'avenir en encourageant un dialogue renforcé entre les acteurs techniques des pays partenaires et des pays importateurs de l'Union européenne. D’autant plus qu’il a été expliqué que les données sur lesquelles reposait la limite maximale autorisée n'étaient pas représentatives de la réalité de la filière « vanille » à Madagascar. Elle a rappelé que la fixation de cette limite devrait être basée sur ce que l'industrie considère comme réalisable, plutôt que d'imposer arbitrairement une limite qui ne peut pas être respectée par la filière.
En attendant la révision officielle du règlement, les services sanitaires et phytosanitaires des Etats membres de l'Union européenne ont été encouragés à faire preuve de souplesse dans l'application de la limite de 0,05 milligramme de nicotine par kilo. Les exportateurs de vanille sont également invités à explorer les raisons sous-jacentes des traces de nicotine fréquemment détectées dans leurs produits. A cet effet, la décision de réexaminer cette réglementation offre un espoir aux producteurs de vanille et témoigne de l'importance d'une communication accrue entre les parties prenantes pour éviter des crises de dernière minute à l'avenir. Le destin économique de Madagascar et de ses nombreuses familles dépendantes de la vanille reste suspendu à cette révision.
Hary Rakoto

Fil infos

  • Une mission du Panel des Sages de la SADC pour restaurer la paix et la gouvernance démocratique
  • Sortie de crise à Madagascar - Une situation à donner le tournis
  • Crise administrative - Des défaillances de facturation reconnues par la JIRAMA
  • Andry Rajoelina - « J’ai dû rejoindre un lieu sécurisé »
  • Présidence du Sénat - Jean André Ndremanjary assure l’intérim
  • Actu-brèves
  • Présidence du Sénat - Le bureau permanent destitue le Général Ravalomanana Richard
  • Décès d’un étudiant à Antsiranana - Le Président de la République induit en erreur 
  • Premier ministre Zafisambo Ruphin - « Le retour à la vie normale est une priorité »
  • Campus Vontovorona - Les groupes électrogènes installés 

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • L’ordre public
    Un précieux bien public à protéger, un trésor national à haute valeur ajoutée en somme, un patrimoine immatériel à sauvegarder, l’ordre public caracole en tête des priorités qu’il faille avoir sous contrôle en premier lieu. Dans un pays où l’ordre public est absent en ce sens qu’il glisse vers l’anarchie, il ne peut pas y avoir une chance d’aboutir à la réussite. Dans un pays où le trouble dans tous ses états prédomine, la sérénité part en fumée et la confiance disparait. L’ordre public, la sérénité et la confiance, trois en un, garantit le développement. Comme tout trésor, l’ordre public en abrégé OR car il s’agit réellement de l’or, se cherche et se préserve précieusement.

A bout portant

AutoDiff