Recul. Selon les derniers chiffres sortis par la Banky Foiben’i Madagasikara (BFM) et publiés dans la dernière note de conjoncture, les exportations ont enregistré une baisse considérable par rapport à la même période l’année dernière. En effet, les récentes données économiques révèlent un tableau contrasté des exportations et importations pour l'année en cours. Les exportations ont subi une baisse significative de 27,9% par rapport à la même période en 2023. Cette chute est principalement due à la dévaluation marquée de plusieurs produits phares du pays. Le marché de la vanille, traditionnellement l'un des produits d'exportation les plus lucratifs de Madagascar, a été particulièrement touché. Les exportations de vanille ont chuté de 43,2%, une conséquence directe de la baisse drastique de 80,3% des prix, malgré un rebond impressionnant de 188,5% de la quantité vendue. Les exportations de nickel ont également enregistré une baisse significative de 56,5%. Cette diminution est attribuable à une contraction de 35% du volume exporté et une baisse de 33,1% du prix moyen. De même, les recettes générées par le cobalt ont régressé de 28,6%, en raison de la diminution conjointe du prix moyen (20,1%) et du volume exporté (10,7%). Les exportations de la zone franche ont diminué de 12,8%, en raison d'une réduction de 11,2% du volume exporté et de 1,8% du prix moyen. Le secteur du girofle n'a pas été épargné, avec une baisse de 26,1% des exportations, causée par une diminution de 24,3 % du volume et de 2,4% du prix.
Tendances contrastées
Du côté des importations, la baisse a été relativement limitée à -7,2%, les niveaux n'ayant pas encore retrouvé ceux d'avant la crise de la Covid-19. Les biens entrant dans le processus de production, tels que ceux d’équipement (-17,9%), les matières premières (-11,4%), et ceux des zones franches (-4,5%), ont tous connu une diminution. Les importations alimentaires ont également baissé de 17,9%, tandis que les biens de consommation ont reculé de 8,0%. En revanche, les importations d'énergie ont augmenté de 18,3%, reflétant une demande croissante dans ce secteur. Le secteur des services, notamment le tourisme, a continué de croître de manière soutenue, se rapprochant des performances d'avant la crise sanitaire. Les services privés se sont également développés, notamment dans les branches de la communication, de l'informatique et des systèmes d'information, ainsi que dans la construction. Par ailleurs, les flux entrants des transferts courants se sont progressivement améliorés, atteignant leur cadence d'avant-crise. Ces chiffres illustrent les défis économiques actuels auxquels Madagascar est confronté, tout en mettant en lumière les perspectives positives dans certains secteurs clés.
Hary Rakoto