Lors de la cérémonie d’ouverture au sein du MEF à Anosy, Priscilla Andrianarivo, secrétaire générale du MIC, a insisté sur la volonté du Gouvernement de faire de l’industrialisation un pilier stratégique du développement. Selon elle, Madagascar a désormais pour ambition de s’ancrer dans une transformation économique qui place l’homme, l’industrie et la gouvernance au centre de ses priorités. Si les discours étaient porteurs d’espoir, la réalité sur terrain semble plus nuancée. Le secteur industriel souffre de carences structurelles et d'un environnement des affaires encore fragile, où les investissements peinent à se concrétiser. Certes, le MIC s’est engagé à promouvoir une industrialisation inclusive et durable, mais cela reste un défi colossal dans un pays où les infrastructures de base, comme l’énergie ou les transports, posent problème.
Réforme
Face à ces propos, plusieurs jeunes présents dans l’assistance ont souligné le manque de cohérence entre les ambitions affichées et les actions concrètes sur le terrain. "On nous parle de transformation industrielle depuis des années, mais dans nos Régions, l'industrialisation est presque inexistante", a déclaré un étudiant en sciences économiques. "Le Gouvernement parle de bases solides, mais sans investissements massifs et une véritable réforme des infrastructures, ces bases restent purement théoriques." Malgré ces critiques, la jeunesse semble vouloir prendre les rênes de son avenir. Le choix de combiner la célébration de la JIA avec la semaine de l’entrepreneuriat a permis de sensibiliser de nombreux jeunes sur l’importance de l’entrepreneuriat industriel. Les échanges entre universitaires, experts et entrepreneurs ont été une occasion pour ces jeunes de découvrir des opportunités et de réfléchir à leur propre rôle dans la transformation industrielle du pays. Cependant, la route reste longue. Si la mobilisation pour cette journée du développement industriel est un signe encourageant, elle ne suffira pas à elle seule. Ce qu’il manque, selon plusieurs observateurs, c’est une réelle volonté politique d’accélérer les réformes et de créer un environnement favorable à l’essor d’une industrie nationale compétitive. Le futur de Madagascar pourrait bien se jouer à travers cette capacité à concilier croissance industrielle et durabilité environnementale, mais pour cela, les paroles doivent enfin se transformer en actions.
Hary Rakoto