Publié dans Economie

Développement industriel - Un long chemin reste à faire malgré les efforts déjà accomplis

Publié le dimanche, 24 novembre 2024

Problématique. La Journée du développement industriel en Afrique (JIA), bien que célébrée chaque année le 20 novembre, a été marquée à Madagascar le 22 novembre 2024, avec une ambition claire : poser les fondements d’une transformation économique et industrielle durable. Ce retard de quelques jours n’a cependant pas empêché l’événement de rassembler une grande partie de la jeunesse malagasy, consciente des enjeux majeurs auxquels fait face le pays. Organisée par le « Mouvement Panafricain Leader » et appuyée par le ministère de l’Industrie et du Commerce (MIC), cette édition a mis en lumière les défis d’un développement industriel responsable.

Lors de la cérémonie d’ouverture au sein du MEF à Anosy, Priscilla Andrianarivo, secrétaire générale du MIC, a insisté sur la volonté du Gouvernement de faire de l’industrialisation un pilier stratégique du développement. Selon elle, Madagascar a désormais pour ambition de s’ancrer dans une transformation économique qui place l’homme, l’industrie et la gouvernance au centre de ses priorités. Si les discours étaient porteurs d’espoir, la réalité sur terrain semble plus nuancée. Le secteur industriel souffre de carences structurelles et d'un environnement des affaires encore fragile, où les investissements peinent à se concrétiser. Certes, le MIC s’est engagé à promouvoir une industrialisation inclusive et durable, mais cela reste un défi colossal dans un pays où les infrastructures de base, comme l’énergie ou les transports, posent problème. 

Réforme

Face à ces propos, plusieurs jeunes présents dans l’assistance ont souligné le manque de cohérence entre les ambitions affichées et les actions concrètes sur le terrain. "On nous parle de transformation industrielle depuis des années, mais dans nos Régions, l'industrialisation est presque inexistante", a déclaré un étudiant en sciences économiques. "Le Gouvernement parle de bases solides, mais sans investissements massifs et une véritable réforme des infrastructures, ces bases restent purement théoriques." Malgré ces critiques, la jeunesse semble vouloir prendre les rênes de son avenir. Le choix de combiner la célébration de la JIA avec la semaine de l’entrepreneuriat a permis de sensibiliser de nombreux jeunes sur l’importance de l’entrepreneuriat industriel. Les échanges entre universitaires, experts et entrepreneurs ont été une occasion pour ces jeunes de découvrir des opportunités et de réfléchir à leur propre rôle dans la transformation industrielle du pays. Cependant, la route reste longue. Si la mobilisation pour cette journée du développement industriel est un signe encourageant, elle ne suffira pas à elle seule. Ce qu’il manque, selon plusieurs observateurs, c’est une réelle volonté politique d’accélérer les réformes et de créer un environnement favorable à l’essor d’une industrie nationale compétitive. Le futur de Madagascar pourrait bien se jouer à travers cette capacité à concilier croissance industrielle et durabilité environnementale, mais pour cela, les paroles doivent enfin se transformer en actions.

 

Hary Rakoto

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Editorial

  • Déficit de confiance
    Les investisseurs boudent. Apparemment, ils hésitent mille fois et réfléchissent soixante-sept fois avant de débarquer sur la Grande île pour placer sinon fructifier leurs précieux capitaux. La directrice générale de l’Economic development board of Madagasikara (EDBM), Josielle Rafidy, devait avouer récemment et publiquement que les investisseurs, du moins les vrais et potentiellement importants, tardent à venir au pays. L’EDBM est l’agence nationale chargée de promouvoir les investissements à Madagasikara. De ce fait, l’EDBM a pour objectif de renforcer la compétitivité du secteur privé, d’accroître l’investissement privé et étranger direct et d’accompagner les investisseurs. A ce titre, l’EDBM propose des services qui pourraient être utiles aux investisseurs tels que des conseillers spécialisés et un guichet unique dans l’objectif précis de faciliter l’implantation et l’expansion des entreprises. En somme, tout y est pour accueillir, comme il se doit, les investisseurs ayant choisi la Grande île pour placer et pour fructifier leur argent.…

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