Publié dans Economie

Inflation à craindre - La Banky Foibe serre la vis, les ménages s’étouffent

Publié le jeudi, 08 mai 2025
Depuis deux ans, l’inflation ne cesse de grimper, tirée en partie par la hausse du prix du riz Depuis deux ans, l’inflation ne cesse de grimper, tirée en partie par la hausse du prix du riz Crédit photo : Fournie

Radicale. La décision est tombée mardi dernier, la Banque Foiben’i Madagasikara (BFM) a annoncé une hausse de son taux directeur à 12 %, contre 10,5 % précédemment. Derrière ce chiffre technique se cache une réalité bien concrète car emprunter de l’argent coûtera désormais plus cher, pour les ménages comme pour les entreprises. En toile de fond, une inflation à craindre et un contexte international tendu. En effet, depuis deux ans, l’inflation ne cesse de grimper, tirée par la hausse du prix du riz, des produits importés et de l’énergie domestique. En mars 2025, elle atteignait déjà 8,4 % en glissement annuel, un niveau bien supérieur aux prévisions. Face à cette spirale, la BFM a opté pour un durcissement de sa politique monétaire. « Il s’agit de calmer les anticipations d’inflation et de préserver la stabilité des prix à moyen terme », explique un socio-économiste ayant suivi cette tendance haussière de près. Cependant sur le terrain, cette stratégie peine à convaincre. « Cette décision va freiner brutalement l’activité économique. L’accès au crédit va se restreindre, en particulier pour les PME déjà fragilisées par la hausse des coûts », s’alarme un opérateur du secteur agroalimentaire. Selon lui, le risque est réel de voir une partie du tissu entrepreneurial s’asphyxier dans les mois à venir, faute de trésorerie et de perspectives. 

Plaie profonde

Cependant, notre socio-économiste reconnaît la nécessité d’agir face à l’inflation, mais appelle à un dosage plus fin : « Relever les taux d’intérêt est un outil classique, mais il ne faut pas en faire une réponse unique. Il faut aussi agir sur les facteurs structurels : la dépendance aux importations, le déficit énergétique, ou encore l’instabilité logistique. Sans cela, la politique monétaire restera un simple pansement sur une plaie profonde». Du côté des ménages, la pilule est amère. Un père de famille de quatre enfants résidant dans l’Atsimondrano, témoigne : « Le riz coûte déjà le double d’il y a deux ans. L’électricité, on la coupe pour ne pas exploser le budget. Et maintenant, on nous dit que tout va devenir encore plus cher, même les crédits ? C’est comme si on nous demandait de survivre sans respirer ». Pour lui, la situation frôle la détresse car les petits salaires ne suivent plus, et les aides sociales restent insuffisantes ou quasi inexistantes. La BFM, de son côté, dit rester vigilante et prête à ajuster sa politique si la situation venait à empirer. Mais à Madagascar, où près des trois quarts de la population vivent sous le seuil de pauvreté, la bataille contre l’inflation ne peut ignorer les conséquences sociales de ses propres remèdes.

 

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Editorial

  • Nécessité impérieuse
    L’Assemblée nationale vote la Loi de finances 2026. Après moult débats souvent houleux assortis de 24 amendements, les députés ont finalement adopté le Projet de la LFI – 2026 dans la journée du mardi 25 novembre 2025. C’est la première fois dans les annales des travées de l’Hémicycle de Tsimbazaza que de vifs débats agitaient les réunions en commission, en séance plénière des représentants du peuple. L’adoption du Projet de la LFI 2026 suscitait des intérêts particuliers des parlementaires. Le ministre de l’Economie et des Finances, le grand argentier de la République, Dr Herinjatovo Ramiarison, devait signaler une note positive et encourageante face à ce regain d’intérêt et d’attention que nos élus éprouvent à l’endroit des Finances de l’Etat, le « nerf de la guerre ». Pour la première fois dans l’histoire des législatures du pays que les députés ont bien voulu prendre conscience des responsabilités qui pèsent sur leurs…

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