Publié dans Economie

Riz hybride - Des récoltes records mais ...

Publié le jeudi, 22 mai 2025

Les rizières d’Ambohijanahary, dans le District d’Amparafaravola, Région Alaotra Mangoro, n’ont jamais été aussi prometteuses. Grâce à l’introduction de semences de riz hybride, dans le cadre du programme national de souveraineté alimentaire, les agriculteurs locaux constatent des rendements inédits. « On n’a jamais vu ça. A mi-parcours, on est déjà à 9 tonnes par hectare », s’étonne un riziculteur local. Les projections vont même jusqu’à 12 tonnes à la récolte finale, soit trois fois plus que les variétés traditionnelles.

Cette performance spectaculaire est le fruit d’un accompagnement massif : 200 tonnes de semences hybrides et 6 000 tonnes d’engrais ont été distribuées à 32 000 producteurs répartis dans 44 Districts. Le secrétariat d’Etat en charge de la Souveraineté alimentaire se félicite de ces résultats. Sur le terrain, c’est un vent d’espoir qui souffle car les paysans y voient enfin une réponse aux aléas climatiques et à la stagnation des récoltes. « Si ça continue comme ça, on pourra même vendre une partie de notre production au lieu de tout garder pour la consommation », glisse modestement Bodo, une mère de famille cultivatrice.

Limité

 

Mais derrière cette réussite apparente, des voix commencent à s’interroger sur les limites du modèle. Les semences hybrides, souvent importées, nécessitent des intrants spécifiques et un encadrement technique continu. « Sans les engrais fournis, est-ce qu’on aura les mêmes résultats la saison prochaine ? », s’interroge un technicien agricole local. La dépendance potentielle à ces semences dites “non reproductibles” soulève aussi la question de la souveraineté réelle sur le long terme. « Le risque, c’est que les producteurs ne puissent plus revenir aux semences traditionnelles une fois qu’ils ont goûté à ces rendements. Mais à quel coût ? », avertit un agronome basé à Antananarivo. Certains agriculteurs avoue déjà leur inquiétude : « On est content, oui, mais on se demande comment faire si l’aide s’arrête », confie Randimby, la soixantaine, habitué aux rizières du Betsimitatatra depuis son enfance. Le succès immédiat ne doit pas masquer les enjeux à venir : sécuriser les prochaines campagnes, assurer une production locale des semences et éviter une nouvelle forme de dépendance. Autrement, la promesse d'une souveraineté alimentaire risque bien de se transformer en mirage.

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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