Publié dans Economie

Stratégie du forcing - Starlink impose des frais d’activation excessifs

Publié le jeudi, 19 juin 2025

Déception. Présenté comme une révolution pour les zones enclavées de Madagascar, Starlink a séduit un large public en offrant une connexion Internet jusque-là inimaginable dans certaines régions. Pourtant, l'euphorie des débuts semble céder la place à une grogne généralisée. Depuis peu, un frais d’activation inédit de 1 140 000 ariary est exigé à chaque nouvelle souscription, même pour le kit « Starlink Mini », autrefois vanté comme solution abordable. Résultat, cela représente un coût initial grimpant à 1 927 000 ariary, réparti entre le matériel, l’expédition, et ce nouveau frais controversé. Pour nombre d’utilisateurs, c’est la douche froide. « J’ai attendu trois mois pour réunir l’argent nécessaire au kit. Maintenant, il faut encore trouver plus d’un million ? C’est décourageant », déplore Harena, un entrepreneur d’Antsirabe qui comptait équiper son cybercafé. Le sentiment est partagé sur les réseaux sociaux, où les réactions oscillent entre incompréhension et colère. D’autant que cette hausse n’a fait l’objet d’aucune annonce préalable claire. A cela s’ajoutent des ralentissements de connexion réguliers, dénoncés par les usagers de zones densément peuplées. Ironie du sort, Starlink, qui promettait une liberté numérique, semble aujourd’hui incarner une nouvelle forme de dépendance technologique.

 

Asymétrie inquiétante

 

Plusieurs observateurs pointent du doigt une asymétrie inquiétante entre les géants du numérique et leurs clients, notamment dans les pays comme Madagascar qui ne peuvent que subir. « On s’habitue à dépendre d’un service, puis les règles changent sans que personne ne nous consulte », s’insurge une professeure du Centre d’information et de documentation scientifique et technique de Tsimbazaza (CIDST), qui utilise Starlink pour ses cours en ligne. La question de l’éthique dans les télécoms se pose avec acuité : jusqu’où peut-on aller sans consulter les utilisateurs ni les autorités en charge de la régulation des télécommunications (ndlr : ARTEC). A Madagascar, où l’accès à Internet reste encore un privilège, les décisions de Starlink laissent un goût amer. Pour certains, il devient urgent de mettre en place un cadre réglementaire clair, qui garantirait la transparence des tarifs et la protection des usagers. « On devrait avoir notre mot à dire. Il en va de la confiance qu’on accorde à ces technologies », plaide Liva, ingénieur en télécoms. Car la fracture numérique n’est pas qu’un problème technique, c’est aussi un enjeu social. Si l’innovation devient un luxe inaccessible, c’est tout une partie de la population qu’on prive d’opportunités. Et dans un monde de plus en plus connecté, c’est une forme d’exclusion bien réelle.

 

Hary Rakoto

 

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Editorial

  • Sous-bois
    Un arbre peut en cacher un autre ! Une affaire peut en cacher une autre ! Une similitude simple, en apparence, mais reflète une réalité déconcertante. Dans la vie « sociétale » entre les arbres dans la grande forêt dite forêt vierge, il y a en fait « deux forêts » : la forêt des grands arbres et la forêt des petits arbres appelée aussi le sous-bois. La première, constituée de hauts bois où l’on peut rencontrer des essences à haute valeur ajoutée. La seconde, essentiellement composée des bois de petite taille. La relation entre ces deux types d’essence n’est pas si facile que ça ! La première cache la seconde. Les grands arbres et le sous-bois ont un point commun : le besoin des rayons solaires pour survivre. Et c’est une lutte permanente entre les deux. Quelle analogie, une grande affaire cache une autre ! En effet, sous l’ombre…

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