« On ressent une amélioration progressive dans certains quartiers, même si c’est encore inégal », témoigne Herinjaka, gérant d’un cybercafé du centre-ville, habitué des délestages. De l’avis des observateurs, cette étape est essentielle pour restaurer la confiance des bailleurs, tout en allégeant la pression sur le budget de l’Etat. Car jusqu’ici, la JIRAMA absorbait à elle seule une partie considérable des subventions publiques, avec des résultats plus que discutables.
Syndicat
Cependant, les syndicats au niveau de l’entreprise expriment leurs inquiétudes face aux risques de privatisation partielle ou de réduction du personnel. « Nous voulons le redressement, mais pas à n’importe quel prix », prévient une représentante du personnel, qui craint que les sacrifices soient uniquement supportés par les agents. Côté gouvernemental, on tente de rassurer car la priorité reste la continuité du service, tout en améliorant la gouvernance. Le ministère de l’Energie assure que la transparence dans la gestion, le recrutement basé sur les compétences, et la digitalisation des services sont au cœur de la réforme. D’autres mesures, telles que le mécanisme d’ajustement automatique des prix du carburant ou encore la création d’un fonds de contingence pour les catastrophes, viennent compléter cet arsenal de redressement économique global. Le FMI, de son côté, appelle à une planification rigoureuse de la prochaine loi de Finances 2026, adossée à une vision budgétaire à moyen terme. Si les efforts se poursuivent dans ce sens, Madagascar pourrait enfin tourner la page de plusieurs décennies de gestion hasardeuse du secteur énergétique. Reste à voir si les ambitions affichées ne seront pas court-circuitées, une fois de plus, par les réalités du terrain.