La modernisation des ports est une priorité du Gouvernement malagasy. Les objectifs consistent à dynamiser le commerce extérieur et sécuriser les échanges. Hier, le Novotel, situé Alarobia, a abrité la présentation du « Projet de normalisation des ports et zones non occupées ». La Direction générale des douanes, en collaborant avec la Banque africaine de développement (BAD) et le Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets(UNOPS), pilote cette initiative. Celle-ci vise à harmoniser les procédures et à aligner les ports malagasy sur les standards internationaux.
Entre juillet et août 2025, des experts ont réalisé un diagnostic sur neuf ports, notamment à Antsiranana, Vohémar, Sambava, Antalaha, Nosy Be, Mahajanga, Toamasina, Toliara et Taolagnaro. Le rapport montre que la douane malagasy respecte globalement les normes internationales, malgré certains défis à réaliser. Selon Lainkana Zafivanona Ernest, directeur général des Douanes (DGD), « la congestion ralentit les opérations à Toamasina. La dématérialisation progresse lentement à Antsiranana et Toliara. Les infrastructures vieillissent à Mahajanga. De larges zones frontalières échappent au contrôle, favorisant les flux illicites ». Ces constats ont conduit à l’élaboration d’un plan afin de normaliser et sécuriser les ports et zones sensibles, selon lui.
Performance
De son côté, la ministre de l’Economie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, a expliqué l’importance du projet, qui fait partie de la nouvelle politique économique nationale. « Le projet modernise les ports, simplifie les procédures et renforce la transparence. Il augmentera les recettes fiscales, assainira les pratiques et améliorera la compétitivité », a-t-elle déclaré. Cette dernière a également appelé tous les acteurs du secteur portuaire à participer afin d’assurer la réussite de cette réforme. Selon le DGD, la normalisation repose sur trois points : moderniser les infrastructures, renforcer les outils de contrôle avec des laboratoires et systèmes numériques sécurisés, et intégrer des plateformes logistiques transparentes. « La surveillance des zones frontalières et occupées renforcera la sécurité et la régularité des échanges », a-t-il ajouté.
Vivekanand Ramburum, expert accrédité par l’Organisation mondiale des douanes et ancien DG des douanes de l’île Maurice a salué le projet. Ce dernier a précisé que la coordination entre institutions, opérateurs et partenaires est la clé du succès. « L’expérience mauricienne montre qu’une approche concertée améliore la logistique, sécurise les opérations et stabilise l’économie », a affirmé l’expert.
Carinah Mamilalaina