Le Syndicat des industries de Madagascar (SIM) tire la sonnette d’alarme sur la nécessité d’une fiscalité plus juste et mieux adaptée à la réalité des producteurs locaux. Selon son vice-président, Rivo Andriamanalina, les industriels malagasy ne redoutent pas la concurrence étrangère, mais réclament des « règles équitables » pour pouvoir évoluer sur un terrain de jeu équilibré. Il souligne que lorsque les importations bénéficient des avantages fiscaux ou douaniers, « c’est toute la chaîne de valeur nationale qui s’affaiblit ». Produire à Madagascar, explique-t-il, constitue déjà un acte de patriotisme économique, mais cet engagement ne doit pas devenir un handicap pour les entreprises locales. Le secteur industriel, qui représente environ 6 % du PIB, reste freiné par des contraintes structurelles comme les infrastructures énergétiques insuffisantes, coûts logistiques élevés, accès difficile au financement et fiscalité jugée trop lourde. Ces facteurs, selon le SIM, affaiblissent la compétitivité des entreprises nationales face aux produits importés, souvent moins taxés. Plusieurs acteurs économiques partagent cet avis, estimant qu’une réforme s’impose pour rendre le système plus incitatif et mieux orienté vers la création d’emplois.
Transformation locale
Pour les membres du SIM, la mise en place d’une fiscalité adaptée serait un levier essentiel pour stimuler la production locale et renforcer la transformation sur place. L’organisation plaide pour une politique économique plus cohérente, qui valorise les ressources du pays et encourage la création de valeur ajoutée à Madagascar. « Quand les importations sont favorisées, c’est l’emploi local qui trinque », avertit un industriel du secteur agroalimentaire. Le syndicat propose ainsi de revoir les taxes appliquées aux produits importés lorsque des alternatives locales existent, et d’alléger les charges sociales et fiscales des entreprises qui produisent sur le territoire. De plus, le SIM appelle à une meilleure application des règles d’origine dans le cadre des accords commerciaux régionaux, comme la ZLECAF ou la SADC. Selon Rivo Andriamanalina, ces ajustements contribueraient à redynamiser l’industrie et à renforcer la souveraineté économique nationale. Il estime qu’« une industrie forte est un gage de stabilité sociale et de croissance durable ». Pour les industriels, la balle est désormais dans le camp des autorités, appelées à agir vite pour éviter un affaiblissement durable du tissu productif national.







