Publié dans Economie

Air Madagascar - Air Austral - La grogne des usagers s’amplifie…

Publié le lundi, 14 octobre 2019

Mais jusqu’à quand ? Cette question revient sans cesse dans la bouche des passagers de la compagnie aérienne nationale, Air Madagascar et de sa filiale domestique « Tsaradia ». Les usagers commencent notamment à en avoir marre de la situation actuelle du transport aérien dans le pays. Effectivement, deux années se sont déjà écoulées depuis la signature de la convention de partenariat stratégique entre Air Madagascar et Air Austral. Mais jusque-là, aucun changement à l’horizon pour la compagnie nationale malagasy, que ce soit en termes de tarifs, de qualité de services ou encore de diversification des services proposés aux clients. Et les usagers sentent bien ces lacunes. « Les prix des billets pratiqués par "Tsaradia" sur les vols internes sont vraiment exorbitants. Pourtant, la qualité des services laisse à désirer, les vols sont toujours annulés ou retardés. Il y a toujours des surprises désagréables par rapport à ce qui a été prévu. Et nous, en tant que clients, nous commençons vraiment à perdre patience. En fin de compte, ce partenariat avec Air Austral n’a apporté rien de bon pour notre compagnie », a dénoncé le député Thierry Siteny, sur les réseaux sociaux. Et il n’est pas le seul. En tout cas, ces plaintes sont justifiées. Pour un billet aller-retour « Antananarivo-Antsiranana-Antananarivo », un passager devra payer aux environs de 1 568 900 ariary ou à peu près 392 euros, pour seulement deux heures de vol. Un prix fort payé étant donné que pour un vol « Paris-New York-Paris », un billet aller-retour coûte 425 euros pour huit heures et demie de vol. Une différence de seulement 33 euros alors qu’il y a un écart de plus de six heures de voyage. Il en va de même pour les vols régionaux.

Pour un aller-retour Madagascar- La Réunion, le client doit débourser 465 euros pour près d’une heure et demie de vol.« Pour mon travail, je dois me déplacer à maintes reprises dans les différentes régions du pays. Je choisis l’avion pour avoir un gain de temps mais avec "Tsaradia", ce n’est pas du tout possible. Entre les retards de vol et les annulations, on ferait mieux de prendre la route. Si la qualité des services est irréprochable, cela ne me dérange pas de payer le prix fort mais hélas, ce n’est pas du tout le cas à présent ! », se plaint une entrepreneure. En effet, d’après une de nos sources proche de l’affaire, « au moins un vol est annulé chaque semaine parce que l’ATR devant l’effectuer tombe toujours en panne. Ce dernier étant un avion d’occasion de Mayotte, et ses pannes ne sont pas étonnants ».
Cependant, il ne faut pas oublier que pour les trois premières années, avec le plan de transformation d’Air Madagascar « Alefa 2027 », les deux partenaires devaient se concentrer sur le redressement de la  compagnie en renforçant les réseaux, alignant les flottes et le programme mais aussi en revalorisant le client et l’efficacité commerciale. Mais les résultats sont loin d’être palpables.  Pourtant, de son côté, Air Austral continue d’améliorer sa flotte. Elle vient notamment d’acquérir trois nouveaux Airbus A220-300 pour renforcer ses dessertes sur l’océan Indien. Alors que pour Air Madagascar, les trois Airbus seront loués étant donné que l’acquisition se fera par l’intermédiaire d’une société de leasing. Face à cette démarche, la question des apports d’Air Austral pour notre compagnie aérienne se pose toujours. Cette compagnie de l’île sœur semble ne penser qu’à son propre profit avant de songer à celui de notre compagnie Air Madagascar. L’Etat devrait donc revoir de plus près ce « fameux » contrat de partenariat stratégique pour préserver les avantages d’Air Madagascar, et surtout ceux des usagers malagasy, devenus par la force des choses, la « vache à lait ».
 Rova Randria

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Editorial

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    La CENI change de main. Andrianarisedo Dama cède la place à Rakotonarivo Thierry. En effet, poussé par la logique des faits qui prévalent en ce moment, l’ex- président de la Commission électorale nationale indépendante Andrianarisedo Dama admet lui-même que son départ de la tête de l’institution relevait d’une évidence … inévitable ! Rakotonarivo Thierry, administrateur civil de son état et vice-président nouvellement élu de la CENI, succède ainsi à Andrianarisedo Arsène Dama Retaf, magistrat de carrière qui, en fait, a présenté sa démission. Les postes des membres du bureau permanent ont aussi subi des changements de titulaire. En gros, un grand remue - ménage s’effectue au sein de cette entité en charge des élections et de référendum à Madagasikara. Un changement « exigé » par le vent nouveau qui souffle depuis les manifestations des jeunes du 25 septembre. Etant membre désigné pour le quota du Président de la République à…

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