Publié dans Economie

Prévention contre le coronavirus - Fermeture des frontières, non, réduction drastique des vols internationaux, oui !

Publié le jeudi, 12 mars 2020

Une utopie. Ce mot qualifie au mieux la fermeture des frontières prônée par certains face à la recrudescence de la pandémie Covid-19. Cette décision doit prendre en compte plusieurs paramètres, comme l’a expliqué la déclaration, très critiquée, du ministère des Transports, du Tourisme et de la Météorologie, hier : « Nombreux sont ceux qui réclament la fermeture de nos frontières. C'est une suggestion, une piste d'idées comme une autre que nous allons considérer avec beaucoup d'attention. Mais avant de prendre une quelconque décision, il faut encore analyser toutes les éventuelles conséquences qu'elle pourrait créer. Les grands pays qui ont décidé de fermer leurs frontières pourront relancer très rapidement leur économie après le passage du coronavirus. Pour notre cas, il faut bien réfléchir pour ne pas avoir affaire à d'autres problèmes plus graves, ultérieurement ». Madagascar est une île. De ce fait, le pays reste très dépendant des échanges internationaux. La question sanitaire est primordiale, mais l’économie l’est d’autant plus. 

Personne ne s’imagine l’impact des fermetures des frontières ou si un pays devait se refermer sur lui-même et ce, même pour quelques jours seulement. En effet, elle ne se limite pas au niveau aérien. Le maritime est aussi concerné. Les conséquences risquent alors d’avoir un impact important, dans le sens où nous sommes incapables de produire et de s’autosuffire. La Grande île importe plus qu’elle n’exporte. De ce fait, la satisfaction de la majeure partie de ses besoins que ce soit, alimentaires, vestimentaires ou autres repose grandement sur l’importation. Une fois que la fermeture des frontières sera alors effective, nous devrons faire face à une inflation généralisée sur tous les produits. Les vendeurs, grossistes et autres feront notamment des rétentions de stock, vu qu’aucun produit ne pourra plus entrer sur le territoire. De peur de ne pas avoir assez de provisions, tout le monde surconsommera les produits, menant ainsi à une pénurie générale. Une pénurie qui pourrait amener les consommateurs à se battre, même s’entretuer,  pour une simple bouteille d’huile ou un kilo de riz.

D’un autre côté, la fermeture des frontières empêchera bien évidemment le Covid-19 d’entrer, mais aussi tous les médicaments servant pour le traitement des millions de malades à Madagascar. Ce qui fait que le nombre de morts causés par la pénurie de médicaments sera d’autant plus important que les morts spéculatives si la pandémie venait à entrer sur notre territoire. Cette décision prise sur un coup de tête révèle alors certes un avantage, la non-propagation du coronavirus dans la Grande île, mais les inconvénients sont bien trop importants.  

Les Etats-Unis, l’une des premières puissances économiques mondiales, n’ont pas fermé leurs frontières. Le Président Donald Trump s’est juste contenté de suspendre les vols en direction et en provenance de l’Europe, à l’exception de la Grande Bretagne. Alors comment Madagascar pourrait se le permettre, étant donné sa position ? 

Il est vrai que les mesures prises par l’Etat sont loin de suffire pour prévenir de la pandémie. Au lieu de fermer les frontières, le ministère pourrait alors envisager de réduire de manière drastique les vols internationaux, plus particulièrement  ceux en provenance des principaux pays touchés par le coronavirus comme la France ou l’Italie. Au lieu de trois à quatre vols par semaine par exemple, ces vols pourraient se réduire à un seul. Et à l’arrivée dans le pays, tous les voyageurs seraient tous placés en quarantaine sans exception. Et pour les pays transitaires comme l’Afrique du Sud ou Maurice, les voyageurs devraient avoir séjourné au moins quinze jours dans ces pays avant de pouvoir entrer à Madagascar. Sinon, les compagnies aériennes prendront en charge leur retour vers leur pays d’origine, étant donné qu’ils n’auront pas le droit d’entrer sur le territoire malagasy. 

A ce jour, le nombre de morts de la pandémie a atteint les 4 718 dans près de 110 pays et territoires. Les cas confirmés recensés ont dépassé les 127 000. En tout cas, près de 68 000 personnes sont déjà rétablies. De ce fait, il ne faut pas se laisser facilement prendre par la panique et réfléchir consciencieusement avant de prendre une décision. 

Rova Randria 

Fil infos

  • Îles malgaches de l’océan Indien - Madagascar exige des compensations  
  • Coopération militaire - GSIS, l’unité d’élite de la Gendarmerie prête à évoluer sur tous les fronts
  • Restitution des îles Eparses - Deuxième face à face à Paris ce jour
  • Intoxications alimentaires à répétition - Les causes demeurent floues
  • Diplomatie - Un juriste malgache élu au Comité onusien pour les migrants 
  • Empoisonnement à Ambohimalaza - Le bilan ne cesse de s'alourdir
  • Coopération Emirats arabes unis - Madagascar - Une centrale solaire de 50MW bientôt à Moramanga
  • Président Andry Rajoelina - « 65 ans d’indépendance sont signe de maturité historique »
  • Bus électriques, nouvel avion militaire,… - Le Chef de l’Etat concrétise ses engagements
  • Madagasikara - A l’unisson !

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Mission délicate !
    Le second round de la négociation entre la France et Madagasikara sur les îles Eparses devait débuter à Paris dans la journée d’hier 30 juin 2025. La première étape de la rencontre entre les deux délégations avait eu lieu à Antananarivo en 2019, au Palais de Premier ministre à Andafiavaratra, tout juste en début du premier mandat de l’actuel Chef d’Etat Rajoelina Andry, et réélu pour un second mandat en 2023. La délégation malagasy conduite par la ministre malagasy des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, composée de huit membres, devait rejoindre la capitale française pour être présente au rendez-vous fixé. Huit membres, des experts dans leur domaine respectif, qui ont la lourde tâche de présenter et défendre la cause nationale sur les îles Eparses. Madagasikara revendiquait depuis toujours du moins depuis la Deuxième République, la souveraineté de la Grande île sur ces « îles » tant convoitées et objet de discorde…

A bout portant

AutoDiff