Selon les dispositions constitutionnelles, les deux Chambres du Parlement malagasy tiennent leur première session ordinaire respective à partir du premier mardi du mois de mai. Cette année 2020, les parlementaires se réunissent sur fond de « situation d’exception » en raison de l’ « état d’urgence sanitaire » qui prévaut dans le pays. Madagasikara mène au front de la guerre un combat sans complaisance contre le Covid-19. Le Gouvernement ne minimise nullement les risques parfois mortels que le virus corona est capable de provoquer. Rajoelina, lors de sa dernière intervention, durcit les mesures. Ce qui n’est pas du tout du goût de certains acteurs politiques et économiques. Mais la vie de tous les Malagasy en vaut plus que les intérêts de certains groupes. C’est une priorité que les tenants du pouvoir en place ne négocient à n’importe quel prix. Un comportement qui fait l’honneur de nos dirigeants dignes de leur rang et pour le bonheur de la population. Quel serait notre sort si nos hommes et femmes qui tiennent les manettes du pouvoir négligeraient les intérêts vitaux de leurs administrés ?
Les parlementaires, en conclave, auront soixante jours pour discuter et adopter la Loi de finances rectificative (LFR). Mais vu la situation exceptionnelle en raison de l’état d’urgence sanitaire dû au Covid-19, le déroulement des sessions subit un changement inédit. Et toutes les restrictions en respect des mesures de prévention contre la pandémie restent entières.
Les députés et les sénateurs sont tenus de se soumettre à la « loi sanitaire » dont entre autres le port de masque et le geste barrière. Les sénateurs n’ont pas tellement à s’inquiéter dans la mesure où le Palais de verre d’Anosikely pourra contenir la totalité des membres tout en se conformant à la distanciation de 1 mètre. Quant à eux, les députés, le Palais de Tsimbazaza se trouve trop étroit pour abriter les 151 élus à cause du respect obligatoire de cette incontournable distanciation sociale de un mètre.
Pour la première fois de son histoire, depuis l’avènement de l’ère de l’indépendance, les députés vont devoir tenir leur session ordinaire en dehors du Palais de Tsimbazaza. Une situation inédite, toutes les épidémies et tous les cataclysmes ayant déferlé sur le pays n’ont pas pu empêcher nos élus députés à se retrouver à Tsimbazaza. La délocalisation au Centre de conférence international d’Ivato relève d’un cas de force majeure auquel l’Assemblée nationale ne peut pas en aucun cas se défiler. Le point d’orgue de l’ordre du jour, la Loi de finances rectificative, auquel les députés sont conviés d’en débattre et en adopter ne peut ou ne doit pas souffrir d’un quelconque report. Un autre sujet aussi important attend l’avis décisif de nos députés à savoir le sort réservé relatif à l’immunité dont bénéficient les anciens dirigeants mis en cause dans certains dossiers compromettants.
Nous osons espérer que durant cette session insolite, le Sénat ne fera pas un autre faux bond dans le cadre de la navette des dossiers entre les deux Institutions exigée par la Constitution comme ce fut malheureusement le cas lors de la dernière session.
Ndrianaivo