Publié dans Editorial

Insulte diplomatique !

Publié le dimanche, 24 mai 2020

De l’orage en l’air ! Les relations entre Madagasikara et la France traversent une zone de turbulence … diplomatique. Au regard des faits, on n’est plus au stade « d’incident » mais plutôt « d’insulte » diplomatique avec en toile de fond dominant le vieux contentieux relatif aux Iles Eparses. La pomme de discorde dans les relations franco-malagasy.
Le processus de décolonisation de Madagasikara n’a pas abouti comme il se devait. La France, l’ancienne puissance coloniale maintient, mordicus, dans le giron de la République les cinq petites iles situées autour de la Grande île. Déterminée contre tout, elle ne lâche jamais Juan de Nova, Europa, Bassas da India, l’ile Tromlin et les Glorieuses.
A l’époque coloniale, les Iles Eparses au même titre que les myriades de micro-iles (Nosy Be, Sainte-Marie, etc.) se trouvaient dans l’ensemble « Madagascar et Dépendances ». Une juste disposition territoriale qui relève de la réalité géographique et d’une légitimité naturelle et historique.
A l’accession du pays à l’indépendance, en 1960, au moment où l’on procédait au transfert  des compétences, les membres de la délégation de la naissante République malgache n’avaient pas pris  conscience ou bien on leur avait empêché de vérifier préalablement si les Iles Eparses figurèrent ou non dans la « liste » des  petites iles autour de la Grande île intégrées au sein du territoire de la République Malgache.
En fait, une nébuleuse note de service sortait des entrailles de  l’Elysée tout juste avant la date du retour de Madagascar à la souveraineté nationale, stipulant que les Iles Eparses auront le statut de « territoires résiduels de la République ». Et plus tard en 2007, pour enfoncer le clou, un décret du Gouvernement français leur donnait un nouveau statut « Terres australes et antarctiques françaises » (TAAF). Donc, la France conforta la « légitimité » de son droit à disposer des Iles Eparses. Et cela, en dépit de la résolution, par deux fois, de l’Assemblée générale des Nations Unies portant n°34/91 du 12 décembre 1979 et n° 35/123 du 12 décembre 1980, imposant la France à céder les Iles Eparses à Madagascar (Wikipédia). C’est une insulte diplomatique crachée sur la face d’un Etat souverain et  un comportement manifestement désinvolte à l’égard de la communauté internationale représentée par l’Assemblée générale de l’ONU.
Mais la France tient toujours à afficher, envers et contre tout, la volonté de clamer que les Iles Eparses lui appartiennent. Le 24 octobre 2019, sur les terres  des iles Glorieuses, Emmanuel Macron criait « Ici, c’est la France ». Une réserve naturelle y sera créée. Quelle provocation sinon une insulte ! Alors que six mois auparavant, les deux Chefs d’Etat Rajoelina et Macron s’étaient mis d’accord à l’Elysée qu’une commission mixte allait se tenir à Antananarivo et à Paris afin de déterminer le sort réservé à ces « petites merveilles » dont les résultats seront connus avant le 26 juin 2020.
Et enfin, pour couronner l’insulte diplomatique à laquelle la France passe effectivement maitre et  pour répondre du tac au tac à la déclaration solennelle et sans équivoque de Rajoelina sur les antennes jumelées de France 24 et de RFI selon laquelle Madagasikara revendique la restitution des îles malagasy, Macron annonçait la consultation populaire pour consolider la polémique autour du projet français à la Grande Glorieuse.
Ndrianaivo
 

Fil infos

  • Intégration régionale - Andry Rajoelina plaide pour la libre circulation dans la COI
  • Visite d'Etat d'Emmanuel Macron à Madagascar - Des signatures d'accords en perspective
  • Trafic de tortues protégées - Un député et ses complices envoyés à Tsiafahy
  • Route des Hydrocarbures - Fin du chantier avant les fêtes de Pâques
  • Actu-brèves
  • Visite du Président Macron à Madagascar - L’Opposition malgache se couvre de ridicule
  • Projets stratégiques - Le Japon injecte plus de 65 milliards d’ariary à Madagascar
  • ACTU-BREVES
  • Projets de grandes infrastructures - L’intérêt général prime sur l’intérêt d’une communauté
  • Mara Volamiranty Donna - « Arrêtons de déformer l’histoire »

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Visite d’Etat
    Le pays s’apprête à accueillir une visite d’Etat. Dans une ambiance effervescente, la Grande île se prépare à recevoir sur le sol malagasy, en visite d’Etat, le Président français Emmanuel Macron le 23 avril. Ce sera le 5ème voyage officiel d’un Chef d’Etat français à Madagasikara mais il s’agit cette fois-ci d’une visite d’Etat. On entend par « visite d’Etat, un voyage officiel d’un Chef d’Etat souverain dans un pays souverain suite à l’invitation officielle du Chef d’Etat d’un pays souverain. C’est le plus haut niveau protocolaire d’un voyage officiel qu’effectue un Chef d’Etat à l’extérieur. Selon le protocole français en matière de visite ou voyage du Chef d’Etat, il existe trois sortes de voyage : le voyage officiel (d’Etat éventuellement), le voyage de travail et le voyage privé. Le général de Gaulle effectua un voyage officiel à Madagasikara en 1958. Il ne s’agissait pas d’une visite d’Etat du fait…

A bout portant

AutoDiff