Publié dans Editorial

Une polémique de trop !

Publié le lundi, 25 mai 2020

Est-ce vraiment nécessaire ? Une querelle s’éclate entre prétendus farouches défenseurs de l’identité merina, en général, et du caractère sacré donc intouchable du Palais de la Reine, en particulier. Et la « bataille » fait rage. Mais, quand on se trouve en pleine guerre contre un ennemi redoutable, est-ce le moment de se livrer à des hostilités ? Alors que le Covid-19 gagne périlleusement du terrain, le camp d’en face perd son temps à se chamailler sur un sujet qui n’a rien à voir avec le mobile du combat, à savoir contenir la propagation du nouveau coronavirus. Un objet de dispute totalement à côté de la plaque vu l’urgence sanitaire nationale. En l’état actuel de la situation, le mal risque d’échapper à tout contrôle et menace même de « couvrir » tout le territoire national.

En fait, la construction du « Kianja Masoandro » voulue par les titulaires du pouvoir en place à l’intérieur du site du palais royal de Manjakamiadana, à Anatirova, provoque des vagues, sème la pagaille et déclenche une crise d’hystérie.

Le Président Rajoelina avait pris la décision d’ériger à Anatirova un édifice dont l’architecture reprend quelque peu l’allure générale du colisée de Rome. Le Kianja sera prêt avant la date du 26 juin. Jour qui marque le soixantième anniversaire du retour de Madagasikara à la souveraineté nationale. 

Il s’agit, selon les explications officielles avancées par les tenants du pouvoir,  d’une initiative qui s’inscrit dans le cadre de la modernisation du Palais. Un état d’esprit répondant à un souci d’offrir à ce monument hautement historique un aspect de modernité. 

Avant d’entamer le début effectif des travaux sur le chantier, les dirigeants ont pris préalablement le soin de soumettre pour avis le projet auprès des autorités scientifiques et techniques ayant droit au chapitre et habilitées à se prononcer sur un tel sujet délicat. Après étude, le comité scientifique a donné son approbation et les techniciens (historiens, archéologues et dépositaires des valeurs traditionnelles et culturelles malagasy, etc.) ont donné leur feu vert. En tout cas, toutes les précautions ont été prises en considération.  

Seulement, les détracteurs du régime s’incrustant dans la logique du refus y voient une initiative dévalorisante ou destructive de la valeur identitaire et culturelle du Palais. Ils sont même allés jusqu’à diaboliser et taxer le Président Rajoelina de commettre une profanation du lieu « saint » d’Anatirova.

D’Andrianjaka, le premier souverain ayant pris la décision de s’investir le site en 1610, jusqu’à Ranavalona III, la dernière à occuper le lieu en tant que Reine de Madagasikara, Anatirova avait subi des modifications de façon permanente. A chaque souverain ou souveraine valait un édifice de plus. Et l’aspect ou l’architecture du bâtiment nouvellement construit changeait ou s’améliorait ou encore se … modernisait et ce suivant le modèle occidental, britannique surtout. Influence des missionnaires oblige ! 

A l’époque, chaque nouvelle bâtisse faisait l’objet de virulentes critiques ou oppositions de la part de certains sujets de la Reine voulant garder farouchement le caractère spécifique de l’identité malagasy héritée des Ancêtres. Et l’histoire se répète ! 

Madagasikara fait face présentement à un terrible ennemi, potentiellement dangereux. Il faut obligatoirement concentrer tous les efforts afin d’écraser cet ennemi commun. Tout sujet, créant de la discorde, une polémique de trop, doit impérieusement s’effacer.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Mouroirs
    Triste vraiment triste ! C’est désolant de devoir parler de la mort alors qu’on vient tout juste de passer des moments d’allégresse durant la célébration la date du 26 juin 2025, le 65ème anniversaire du retour à la souveraineté nationale. Une réjouissance légitime ! En effet, après avoir passé et vécu 64 ans sous le joug du pouvoir colonial, parfois inhumain et même bestial, le pays revient dans sa dignité, à l’indépendance. Encore faut-il en croire « de quelle indépendance » s’agit-il ! Dans tous les cas de figure, on a droit à une fête. Et ça a été ! Mais, il va falloir redescendre sur … terre.

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