Publié dans Editorial

Soigner l’image

Publié le dimanche, 04 octobre 2020

La Police nationale redore son blason. Il le faut bien ! En général, les Forces de la défense et de la sécurité (FDS), le visage défiguré, ont besoin de se faire peau neuve. L’Armée, la Gendarmerie et la Police, les trois unités qui assurent la défense et la sécurité de la République et de son peuple, vachement enlaidies par des actes et gestes irréfléchis, doivent se faire une jeunesse, pourquoi pas une virginité.
Récemment, un militaire a été pris en flagrant délit d’acte répréhensible. Il louait son arme de guerre à des bandits. A Anosipatrana, un gendarme participait à un braquage en pleine rue. Les limiers de la Police l’ont finalement abattu au Fasan’ny karana. Les délits de ce genre, commis par nos éléments en uniforme, sont légion à travers le territoire national.
Mais la triste célébrité revient malheureusement à la Police nationale. Le visage amoché par les vicissitudes de l’histoire et par certains comportements inadmissibles, la Police a besoin réellement de se faire soigner. La mauvaise réputation aux yeux des concitoyens de cette unité assurant la sécurité nationale notamment en milieu urbain ne date pas d’hier ni d’avant-hier. Elle remonte à des dizaines d’années auparavant, depuis la Première République.
Les Forces républicaines de sécurité (FRS) sous l’ordre du tout puissant ministre de l’Intérieur André Resampa, de la Première République, de par leur brutalité souvent aveugle furent l’élément déclencheur de la décadence de la Police et du régime PSD. Les débordements récurrents de cette « milice » de Resampa portaient atteinte à l’intégrité de la Police. Certes, Antananarivo et les grandes villes du pays vivaient dans une apparence de sécurité le jour et la nuit. A Tanà sous les Arcades, on pouvait circuler librement à n’importe quelle heure de la nuit. Même topo dans les « lalàn-kely » des quartiers. Les salles de ciné se permettaient d‘établir un programme pouvant s’étaler jusqu’à minuit ou plus. Le contrôle d’identité était systématique. Cependant, on déplore souvent les comportements insanes ou irrespectueux des éléments des FRS sans insister sur la corruption. Le summum des bêtises fut atteint le 13 mai 1972 sur la Place de l’Indépendance. Les éléments des FRS ont tiré, à balles réelles, sur la foule sans armes. Les évènements du 11 février 1975 confirmèrent les bestialités. Ce fut le point de non-retour ! Depuis, l’opinion se réserve le droit de se méfier de la Police nationale. A l’époque de la Deuxième République, malgré le fait d’être érigée en ministère entier, la Police nationale s’enfonce. La corruption infecte tout le Corps.
En dépit de la bonne intention et des efforts consentis des dirigeants, la Police nationale n’a pas réussi à se défaire de cette image décadente dont elle se fait incarner. Pas plus tard que quelques années, l’ « affaire d’Antsakabary » crée toujours des remous dans les mémoires. Et la population, victime de leurs « gaffes » à répétition, réagit violemment. Pris souvent pour cibles des vindictes populaires, les agents de la Police peinent à s’intégrer dans la société. Parfois, la population furieuse n’épargne même leurs familles ou leurs logements.
Le mercredi 30 septembre, la Police nationale fêtait le 59ème anniversaire de son existence. Les hauts responsables ont mis à profit l’anniversaire pour soigner l’image d’une Police quelque peu défigurée. Il en faut beaucoup !
Ndrianaivo

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Editorial

  • Menace permanente
    Un amateur du cruciverbisme risque une fois de tomber sur un énoncé « menace permanente » un mot de dix cases : « INSECURITE ». On ne cesse point d’insister sur la nécessité primordiale et cruciale d’évoquer les problèmes récurrents liés à l’insécurité qui règne dans le pays qui est justement une menace permanente pour les hommes et leurs biens.

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