Publié dans Editorial

La furie d’un peuple

Publié le jeudi, 14 janvier 2021

Prenez garde de la rage d’un peuple excédé ! Samedi dernier, le 9 janvier, un « dahalo » tristement célèbre connu sous le sobriquet de « Benafy » a été atrocement abattu par le fokonolona à Ambinanikely dans le District de Maevatanana (Région d’Ambatoboeny). Sans pitié ni remords, les gens du village qui l’interpellèrent, après l’avoir repéré,le charcutèrent, le décapitèrent. Le peuple, excédé des attaques à main armée à répétition par des bandits, sans foi ni loi, dans cette Région en particulier dans les parages de Maevatanana (décrétés « zone rouge »), n’a accordé aucune chance de survie à ces bandits.
Quelques semaines auparavant, le 28 décembre, la population d’Imerintsiatosika saccagea la Brigade de la gendarmerie. Ni les bombes lacrymogènes, ni les tirs en l’air n’ont pas réussi à dissuader le peuple à faire valoir sa furie. En cause, la population soupçonne les gendarmes de vouloir « protéger » un criminel dans leur camp. Et ils ont attaqué la Brigade. Résultats : tout partait en fumée !
En début d’année 2017, un scandale s’éclatait dans la Commune d’Antsakabary. Une localité sise dans le District de Befandriana- Avaratra (Région de Sofia) où deux éléments de la Police nationale de Mahajanga, le sous-brigadier Razafison Dieudonné et l’agent de 1 er échelon Razafindramevajery Samson ont trouvé la mort et ce de façon atroce. Dépêchés sur place pour le besoin d’enquêtes suite à un délit relativement important sinon banal, les deux agents ont été abattus. La population locale se méfiant de leurs comportements plutôt inquiétants les avait appréhendés et les a mis à mort des suites d’une vindicte populaire.Les représailles de la Police n’ont pas tardé à sévir causant un dégât inestimable sur place. Jusqu’à ce jour, l’affaire d’Antsakabary n’a jamais été élucidée.Les exemples de furie d’un peuple peuvent se multiplier à… l’infini.
Le drame dans tout cela, c’est que les dirigeants qui s’étaient succédé au sommet de l’Etat avaient tous la mémoire courte. Du feu Philibert Tsiranana jusqu’à Rajaonarimampianina Hery, en passant par Ratsiraka Didier et Ravalomanana Marc, ignoraient les différentes contestations populaires. Ils se moquaient des enseignements offerts par le passé et se croyaient inaccessibles à la furie populaire.
Les incessantes coupures d’eau et d’électricité dans la Capitale ainsi que dans les environs immédiats finiront un beau jour par faire craquer le moral. Les délestages intempestifs en eau à longueur de la semaine agaceront les usagers. Il ne faut pas attendre que le peuple fasse éclater sa furie pour qu’on daigne apporter des solutions viables et durables. Si les responsables se sentent incapables à le faire, il faut avoir l’honnêteté de remettre le tablier à qui de droit.
L’inflation toujours galopante sévissant, surtout les prix des PPN, aura raison un jour de la patience du petit peuple. Les prix du riz et de l’huile alimentaire se trouvent totalement hors de portée. On a l’impression que les responsables concernés plafonnent et font du sur-place ! Ayez au moins l’amabilité de laisser la place aux autres beaucoup plus perspicaces si les exigences de la responsabilité vous dépassent.
Le commun des mortels ne cherche pas la lune. Il croit être en droit de réclamer le minimum vital. Méfions-nous de la furie d’un peuple !
Ndrianaivo

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Editorial

  • Pas de panique !
    Aucun projet, aucune démarche en vue d’une privatisation ! L’Etat reste l’actionnaire majoritaire à 100 % ! L’Etat cherche en permanence les voies et les moyens pour redresser la JIRAMA. Tels étaient les mots-clés / termes-chocs annoncés et redits par le Chef de l’Etat Rajoelina Andry au palais d’Etat d’Iavoloha devant les représentants de la Compagnie nationale d’Eau et d’Electricité, la JIRAMA. Ont été présents à la rencontre, hormis l’initiateur de la réunion, on a vu deux membres du Gouvernement, la ministre des Finances et du Budget et le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures et quelques membres du staff de la Présidence, d’une part. Des représentants de syndicat, du personnel et de l’équipe dirigeante de la JIRAMA, de l’autre.

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