Publié dans Editorial

Campagne à polémique

Publié le dimanche, 16 mai 2021

La première semaine de la campagne de vaccination qui débutait le lundi 10 mai, entrant dans le cadre de la lutte contre la Covid, toucha à sa fin et on entame ce jour la deuxième. Après un certain temps d'observation et suivant les consignes du comité scientifique, le ministère de la Santé passait la première commande qui débarquait au pays le samedi 8 mai.

En effet, le premier lot de 250 000 doses de vaccin Covishield, issu du vaccin AstraZeneca fabriqué en Inde, destinées pour les 125 000 volontaires, a été réceptionné à Ivato. Normalement, le pays recevra le deuxième lot d'ici trois mois. A noter que la campagne de vaccination à Madagasikara s'inscrit dans l'initiative Covax, en coordination avec le Système des Nations Unies et les partenaires traditionnels.

 Selon le timing établi, le personnel de la Santé figure en priorité des 125 000 volontaires à vacciner. Suivront les Forces de l'ordre et ensuite les personnes à risque ou vulnérables.  Le lundi, le premier jour, le professeur Rakotovao Hanitrala, ministre de la Santé publique, a donné le coup d'envoi. Il fut le premier à se soumettre à la vaccination. A chacun d'en décrypter, est-ce par conviction personnelle ou par obligation professionnelle ou autre … ! Idem pour le numéro un des bérets noirs, le général Ravalomanana Richard, SG de la Gendarmerie nationale, a ouvert le bal. La statistique en date du mercredi 12 mai fait état de 99% des gendarmes vaccinés. Faudrait-on le rappeler, à tout moment, que la vaccination se fait à titre facultatif, sur la base du volontariat. Chacun est libre de son choix.

Le Chef de l'Etat Rajoelina, quant à lui, persiste et signe qu'il décline « l'offre ». Et cela, par conviction personnelle. Il se fie entièrement à l'efficacité du traitement préventif et curatif sur la base du remède traditionnel amélioré CVO et CVO +. Une position nette et sans ambigüité. On pourrait l'interpréter diversement le choix présidentiel. Mais, pour ceux ou celles qui suivent de près la logique de la pensée de Rajoelina, le choix coule de source et témoigne l'honnêteté intellectuelle d'un homme de parole. D'ailleurs, il n'est pas le seul à avoir opté la même position. Tandis que beaucoup de gens s'offrent le temps nécessaire de bien observer sinon bien peser le pour et le contre. En tout cas, cette campagne, au lieu d'apaiser les esprits, soulève des débats, provoque des inquiétudes et enflamme une certaine polémique.

D'abord, le pays d'origine du vaccin : l'Inde. Deuxième pays le plus touché derrière les Etats-Unis, l'Inde ne parvient pas à juguler la recrudescence de la Covid sur son propre territoire. En 24 heures, à la date du jeudi 13 mai, le pays comptabilise le record de nouveaux cas avec un chiffre effarent de 314 835 et 2 074 décès en 24 heures. Le Gouvernement indien évoque comme principale cause les insuffisances en oxygène et le manque de médicament. Mais la réalité pose quand même problème.

Pourquoi ce pays surnommé la « pharmacie du monde » et ayant mis au point son propre vaccin Covischield (AstraZeneca), n'arrive-t-il pas à maitriser la pandémie ? Y a-t-il un dysfonctionnement quelque part ou plutôt c'est l'efficacité de Covischield qui pourrait être remise en cause ?

Et ainsi, Madagasikara aurait-il fait un choix risqué ?

Ndrianaivo

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Editorial

  • Poreux !
    On ne cesse de dénoncer. A l’allure où vont les choses, ce ne sera pas demain la veille où l’on s’arrêtera d’interpeler. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, patron des patrons du régime Orange, plus d’une fois, tape sur la table devant certains faits qu’il juge inadmissibles compromettant l’avenir du pays. Homme ou femme politique proche du régime ou à l’opposé du pouvoir monte au créneau et tire la sonnette d’alarme sur la persistance de certains cas troublants qui frisent la gabegie dans le pays. Société civile, simples citoyens et certains prélats d’église n’ont de cesse d’attirer l’attention de tous en particulier les dirigeants du pays sur le risque d’une dégénérescence incontrôlée. La majorité silencieuse, comme son nom l’indique observe dans le silence. En réalité, préoccupée par les actes quotidiens de survie, la grande majorité de la population n’a pas le temps de voir autour d’elle.

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