Publié dans Editorial

L’insaisissable impunité

Publié le lundi, 17 mai 2021

L’impunité a encore de beaux jours devant elle à Madagasikara. De guerre lasse, les « militants » et l’opinion publique conscients du danger public qu’elle représente et se lançant ainsi à l’encontre finiront un jour par abandonner. Ils vont assister indifféremment comme la majorité silencieuse au spectacle sinon aux dégâts. Tellement, elle (l’impunité) jouit d’un puissant ancrage dans le système socio-politique du pays qu’on ne parvient même pas àla secouer.
Tous les régimes politiques au pouvoir de la Première à la Quatrième République, jusqu’en 2018, n’ont pu faire autrement que manifester leur impuissance face à l’emprise de l’impunité. De belles paroles, de bonnes intentions et des engagements gratuits, le pays en a vu, et en pagaille, de toutes les couleurs. Le résultat demeure toujours  le même !
A partir de 2019, l’époque où le pays adopte un nouveau régime, un brin d’espoir apparaît à l’horizon. Rajoelina Andry, le nouveau maître du pays, déterminé à apporter du changement, s’engage devant le peuple le samedi 19 janvier 2019, date de son investiture, à éradiquer  l’impunité. En homme de parole, le vrai, Rajoelina descend au front et mène une attaque sans complaisance. Mais, la bataille s’annonce âpre et compliquée voire délicate. L’ennemi semble résister.
L’imaged’un commandant de navire de guerre menant un combat en haute mer et qui éprouve des difficultés face à un ennemi dangereux frappe à l’esprit. Les eaux profondes et les hautes vagues qui déferlent autour menacent et freinent l’ardeur. Il paraît que les acteurs du camp adverseévoluent bien dans leur environnement naturel. En fait, ce sont des pêcheurs en eaux troubles. Et la lutte contre l’impunité patine. D’autant que la pandémie de Covid-19 vient s’ajouter en cours de route et corse la tâche. Et comme le mal n’arrive jamais seul, dit-on, le « kere » dans le Sud s’en mêle aussi pour finalement rendre plus arduou impossible le combat. On ne peut pas poursuivre deux encore moins trois lièvres à la fois. Déjà avec la Covid et le « kere », le pays s’essouffle. La lutte contre l’impunité se voit reléguée au second plan. Et les souris dansent !
La Haute Cour de justice (HCJ) attend de pied ferme les résultats des travaux de la Commission de mise en accusation de l’Assemblée nationale relatifs à au moins quatre dossiers touchant quatre anciens ministres. L’attente dure trop. Il semble qu’on tergiverse quelque part à Tsimbazaza. Le drame, ces indélicats anciens membres de Gouvernement qui se terraient auparavant commencent à réapparaître au grand jour. Carrément, ils narguent les tenants du régime. Il y en a qui ose même tacler le pouvoir par la voie d’un journaliste à la solde d’une station privée qui l’appartient.
Le cas de Raoul Arizaka Rabekoto, président de la Fédération du football, dépasse l’entendement. En cavale à l’extérieur, à environ dix-mille kilomètres, il continue sans le moindre scrupule de télescoper. Il prend une décision à polémique. Les membres de la Fédération sur place se déchirent avec. De lourds soupçons de malversation pèsent sur M. Rabekoto dans la gestion de la CNaPS. Au moment où l’on a senti le parfum de scandale, le DG incriminé s’évanouit dans la nature et réapparait ailleurs. Malheureusement, certaine presse locale semble cautionner l’acte.
L’insaisissable impunité défie envers et contre tout.
Ndrianaivo




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Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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