Publié dans Editorial

Accalmie précaire

Publié le mardi, 18 mai 2021

Le Gouvernement desserre l'étau. Sur le plan général, le pays connait une certaine amélioration de la situation sanitaire. Le Chef de Gouvernement Ntsay Christian, ce dimanche dernier sur les antennes de la radio et télévision nationales, a dressé un tableau de quoi à ranimer l'enthousiasme. En l'espace de deux mois, le taux de contamination a baissé de 30%.

De 17 000 nouveaux cas le 1er mois, on descend à 10 000 pour le second. Durant la même période, le PM se réjouit modestement d'un autre embellissement. On enregistre 15 000 guérisons. On compte 1 600 patients en traitement sur le territoire national ce week-end. Le PM a raison de souffler un tant soit peu. Il y a de quoi quand même à espérer bien que le nombre des décès stagne plus ou moins.

En raison de cette accalmie, bien que précaire, le Gouvernement a pris des mesures courageuses. Les Centre de traitement Covid-19 (CTC-19) d'Ivato et d'Alarobia seront fermés à partir du jeudi 20 mai. Tandis que ceux d'Andoharanofotsy, de Soamandrakizay, d'Andohatapenaka, d'Antsirabe II, de Fianarantsoa I et de Taolagnaro continueront à fonctionner. Et les hôtels médicalisés peuvent reprendre leurs activités normales. Il faut admettre que par les temps qui courent, la reprise n'est toujours évidente pour les acteurs de l'hôtellerie.  Certains se trouvent dans l'obligation de mettre la clé sous le paillasson.

L'apparence d'accalmie qui plus est précaire ne nous autorise en aucune façon à baisser la garde. Au contraire, il va falloir redoubler d'attention, de prudence et de vigilance. L'ennemi, auquel le pays fait face, a encore d'autres ficelles dans son sac. Il donne l'apparence de faire un recul mais attention le virus est très bien capable de faire un retour de vague mortel. Il table sur la facilité avec laquelle les Malagasy lâchent prise. Nous manquons beaucoup du sens de la continuité et de la persévérance. La qualité d'endurance fait défaut, dans la plupart des cas, chez nous. Les Asiatiques, les Vietnamiens, les Chinois, les Japonais …, entre autres, se rendent célèbres dans l'art de la patience et de l'application dans tout ce qu'ils entreprennent. La preuve, quoi qu'on dise, leurs pays accèdent à un certain niveau de développement. Wuhan, la province chinoise d'où le coronavirus est apparu pour la première fois, affiche maintenant sa fierté car elle est parvenue à « dompter » la terrible Covid. Et les Wuhanais vivent ainsi dans l'épanouissement avec le sentiment de fierté d'avoir vaincu un dangereux ennemi.

Qu'on se le dise, un recul de la Covid-19 ne traduit nullement un laisser-aller. Les gestes barrières sont de rigueur. Les comportements élémentaires tels que le port de masque bouche/nez, le lavage des mains autant de fois qu'il faut, la distanciation de un mètre, etc. revêtissent d'une importance capitale sinon vitale. Si les Chinois ont réussi à endiguer la Covid-19, c'est parce qu'ils se pliaient sans broncher aux exigences des disciplines strictes imposées.

En toute évidence, les tenants du pouvoir ont bien saisi la nécessité de maintenir toujours au plus haut le niveau du respect des consignes. Il y a eu assouplissements mais on ne perd jamais le Nord. Il n'est pas trop tard pour apprendre à se mettre en « rang ». La gabegie et l'anarchie règnent trop sur nos vies quotidiennes.

Méfions-nous de cette accalmie précaire !

Ndrianaivo

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Editorial

  • Débrayage inapproprié
    Les employés de la JIRAMA déclenchent un mouvement de grève. Sauvage ou irréfléchie ! Anachronique ou irresponsable ! Anti-économique ou contre-productive ! On hésite de quel adjectif devrait-on qualifier de façon précise cette énième grève du personnel de la JIRAMA. Quoi qu’il en soit, un débrayage dans un service public est toujours considéré comme inapproprié. Quels que soient les arguments avancés pour justifier le geste, un arrêt de travail d’un service public comme celui de la JIRAMA pénalise en premier lieu les usagers. Les clients, pour ne pas le dire la population, se voient priver de leurs besoins fondamentaux : l’eau et l’électricité. En fait, ils sont punis pour quelque chose dont ils n’ont rien à voir. Dans ce genre de situation, les innocents usagers sont toujours les premières victimes. Et éternelles victimes ! Déjà en temps « normal », ils subissent le calvaire dû aux délestages intempestifs et aux…

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