Publié dans Editorial

La lutte continue

Publié le mercredi, 23 juin 2021

A l'approche de la célébration nationale du retour de l'indépendance de Madagasikara, il importe de revisiter certains principes fondamentaux. Des préceptes de base indissociables !

 

En effet, le 26 juin 1960, date à laquelle la Grande île accède à l'indépendance, le pays recouvre sa souveraineté car on ne peut jamais parler « d'indépendance » sans « souveraineté ». Un peuple dit indépendant mais pas souverain n'est autre qu'une communauté de peuplade à la merci des autres. Des autres plus puissants et donc conquérants. Un peuple qui n'est pas maître de son avenir. L'Organisation des Nations unies, dans son Texte initial combattait depuis son origine en 1945 contre toute situation d'esclavage à l'endroit d'un peuple. Elle milite pour le principe d'autodétermination de chaque pays, de chaque peuple. On ne peut pas être reconnu « membre à part entière » de l'ONU sans avoir accédé à l'indépendance et à la souveraineté. « Sans souveraineté il n'y a pas d'indépendance ! » Et vice-versa : « sans indépendance il n'est pas question de souveraineté ». Deux éléments indissociables dans les deux sens.

A rappeler que pour le cas de Madagasikara, il s'agit dans les faits d'un simple « retour » dans la mesure où Madagasikara fut déjà un pays indépendant et souverain avant la date de la colonisation du 6 août 1896. Durant tout le XIXème siècle, les grandes Nations telles l'Angleterre, les Etats-Unis et l'Allemagne reconnurent la souveraineté de Madagasikara en tant que Royaume indépendant. Des échanges d'ambassadeurs avaient eu lieu à l'époque. Seulement, la France de par ses principes rétrogrades, des visées coloniales, occupait la Grande île sans autre forme de procès ! On ne savait nullement pas de quel droit l'Assemblée Nationale française votait la loi de l'annexion de Madagasikara ce 6 août 1896. Et le pire, quand la France daignait accorder l'indépendance aux Malagasy en 1960, elle leur refusait la souveraineté et l'intégrité. Une indépendance sans souveraineté n'est que mascarade et une souveraineté sans intégrité, territoriale notamment, une coquille vide ou tout au moins demi-pleine sinon à moitié vide. Et nous y sommes en plein cœur du problème !

 L'ignoble Loi d'Annexion du 6 août 1896 stipulait que Madagasikara et les îles qui en dépendent dont les îles Eparses deviennent colonies françaises. Elles seront administrées par Madagasikara (protectorat).  Tout juste à la veille de l'indépendance, en 1960, l'Elysée fit sortir, discrètement, un décret créant le District des Terres australes et antarctiques incluant les îles Eparses.  Ainsi, les îles Eparses ont été extraites du territoire de la République Malagasy. Le combat mené par l'Amiral Didier Ratsiraka, de la Deuxième République, aboutit à la reconnaissance de la restitution des îles Eparses à Madagasikara par l'Assemblée Générale de l'ONU depuis 1979. Raymond Ranjeva et son équipe ont obtenu de l'AG la Résolution 34/91. Mais la France s'assoit dessus. Et jusqu'à ce jour, le statut quo !

Le Chef de l'Etat Rajoelina procède ce jour à l'inauguration de la Rocade Nord-Est. La France par l'AFD interposée fait partie des bailleurs contribuant à la réalisation de ce grand projet.  Nous en apprécions à sa juste valeur mais le peuple reste ferme et intransigeant sur la souveraineté et l'intégrité, territoriale entre autres, de Madagasikara. Une pièce manque dans la chaîne. La lutte continue !

Ndrianaivo

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Editorial

  • Trop, c’est trop !
    Invivable ! Innommable ! Insupportable ! C’est pratiquement impossible de vivre comme il faut et de circuler comme il se doit dans le pays, sur les routes nationales tout comme dans le milieu urbain cas de celui de la Capitale. Trop, c’est trop ! Un étranger de passage récemment au pays, que nous tairons l’identité, la ville et le pays d’origine, n’a pu ne pas laisser échapper son étonnement plutôt son indignation de voir le bordel, le laxisme et l’anarchie partout où il passe. Dans la Capitale, c’est inimaginable de devoir constater l’anarchie. Vous allez nous rétorquer, peut-être, que c’est n’est pas un fait nouveau. Et nous risquons d’être taxés d’ « alarmistes » ! Oui, mais, au nom de la vérité et en vertu des intérêts hautement supérieurs des concitoyens devant subir quotidiennement cette galère voire ce calvaire à chaque jour que le Bon Dieu fait, on ne peut …

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