Publié dans Editorial

Bon voisinage

Publié le mardi, 20 juillet 2021

D’après un communiqué du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Fonction publique la journée d’hier, mardi 20 juillet a été décrétée jour férié, chômé et payé. Et cela, en raison de la fête de l’Aïd al- Adha, un grand jour de retrouvailles pour les pratiquants de l’Islam. Depuis 2019, l’Etat malagasy recadre sa position vis-à-vis des autres croyances religieuses. Ainsi, le Gouvernement accorde un jour férié, chômé et payé le jour de la fête musulmane et ce au même titre que les fêtes chrétiennes.

 

Doit-on rappeler que Madagasikara fut historiquement et traditionnellement un pays à dominance chrétienne. A l’époque royale, la religion chrétienne fut une religion d’Etat. En effet, le jour où la Reine Ranavalona III (1868-1883), une chrétienne convaincue et pratiquante, se fit baptisée, elle et son Premier ministre de mari Rainilaiarivony, le 28 février 1869, elle fit construire un temple à l’intérieur du site royal. La pratique de la religion protestante LMS (London Missionary Society), de surcroit, fut en vogue voire… obligatoire ! Et depuis, l’eau a coulé sous le pont !

Pour en revenir en ce qui nous concerne, il s’agit en fait d’une volonté politique à respecter stricto sensu du prescrit de la Constitution et également un certain rattrapage des manquements du passé. Selon la Constitution, dans l’art 2, Titre premier : Des principes fondamentaux, « l’Etat affirme sa neutralité à l’égard des différentes religions » et dans l’art 6, l’Etat garantit l’égalité de tous en droit et jouissent les mêmes libertés fondamentales dont entre autres la religion. Bref, la loi de la République impose à l’Etat la neutralité et assure l’égalité de tous. Donc, toutes les confessions religieuses à vocation nationale telles que le christianisme y compris ses variantes protestantes (le Réformé, le Baptiste, l’Adventiste et les mouvements de réveil et bien d’autres) et le Catholicisme et l’Islam existant sur le territoire de la République malagasy doivent jouir le même droit et exercer le même devoir. Une fête religieuse officielle jouissant d’un jour férié pour l’une le doit être pour l’autre. L’Etat de droit et l’égalité sociale passent par-là !

Au-delà de cette considération juridique sinon constitutionnelle, il existe d’autres paramètres qu’il faudra prendre en compte. Depuis toujours, les pratiquants de différentes religions vivent en parfaite harmonie à Madagasikara. Le Malagasy de tempérament sociable tolère l’existence de plusieurs pratiques religieuses dans la communauté. Le radicalisme religieux n’a jamais eu cours sur le territoire national. N’empêche que les responsables étatiques se doivent de veiller au grain sur le moindre indice pour prendre les dispositions qui conviennent. Le bon voisinage entre chrétiens et musulmans ou autres est une réalité vivante indiscutable à Madagasikara.

Il n’est pas de trop ni trop prétentieux de clamer haut que la Grande île soit un havre de paix en termes de vie d’ensemble entre confessions religieuses et cohabitations entre pratiquants. C’est un modèle de paix sociale et religieuse. Les affrontements à caractère religieux n’ont jamais, jusqu’à présent, eu lieu à Madagasikara. Il appartient à chacun de préserver et d’entretenir ce cher patrimoine moral et spirituel (Soatoavina) hérité de nos ancêtres.

A travers les efforts de redressement de la Nation auxquels nous sommes tous conviés à contribuer, chacun doit s’impliquer davantage et mettre de côté ce qui nous divise, un bon voisinage constructif.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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