Publié dans Editorial

Un Continent à la dérive

Publié le mercredi, 27 octobre 2021

L’Afrique en crise ! Elle s’égare. Le navire « Africa » chavire. Le Continent que les éminents anthropologues et archéologues baptisent de « Berceau de l’Humanité » traverse, ces temps-ci, une passe mouvementée. Les trois dernières années, les bruits de bottes provoquent de terribles secousses et font des ravages partout où ils passent.

 

Le démon du putschisme se réveille et cause des dégâts énormes rappelant les années noires dans les années 60-70 durant lesquelles les colonels sortirent de leurs casernes et renversèrent les pouvoirs civils. Soixante ans après, le triste phénomène perdure ! L’Afrique est malade de ses  gradés. Une sinistre situation qui corrobore l’amer constat du célèbre psychiatre et essayiste martiniquais Frantz Fanon à travers son livre « Les damnés de la terre ! »

Les noirs dont les Africains seraient-il les damnés de cette planète pour en subir des malédictions dictées par les ambitions déplacées de certains acteurs politiques.

Au Soudan, le Général Abdel Fattah al-Burhane prend, en début de semaine, le pouvoir et fit arrêter le Gouvernement d’à peine en place il y a quelques mois suite aux contestations populaires, en 2019, provoquant la chute d’Omar El-Béchir après trente ans au pouvoir. Ce pays déjà en proie à une multiple crise replonge encore davantage dans l’abîme de la détresse. Evidemment, le peuple qui a chassé le vieux militaire El-Béchir ne reconnaitra pas cet autre putschiste du nom de Burhane, Général de son état. L’ombre de Béchir plane au-dessus de ce pauvre pays. Les Soudanais descendent dans la rue et les nouveaux maîtres tuent ! Et Khartoum s’embrase.

Les réactions internationales ne se font pas attendre. Elles rejettent en bloc le retour de l’Armée au pouvoir. Dans ce pays ruiné par la voracité sans limite et sans commune mesure des gradés (colonels et généraux) ne peut plus supporter une fois de plus les inepties.

Depuis 2012, onze coups d’Etat frappent le continent africain. Un palmarès jamais égalisé ailleurs et seul le continent noir en a le secret ! L’Amérique latine qui fut le berceau des guérillas et des putschs s’est assagie au fil des années. Sauf exception près d’Haïti, le pays le plus pauvre du continent américain mais qui n’est autre que le « prolongement » de l’Afrique.

Limitons-nous à retracer les récents cas qui ont soulevé des vagues même au-delà des frontières continentales.

En 2019, Omar El-Béchir, après trente ans de pouvoir sans partage dut se retirer suite à des mouvements populaires sans précédent. L’Armée, sous l’impulsion populaire, s’empara du pouvoir et organisa une Transition inclusive. Deux ans après, l’autre face de l’Armée reprend le pouvoir, ce qui n’est du tout du goût des soudanais.

En 2020, au Mali, l’Armée démit de ses fonctions Ibrahim Boubakar Keita (IBK). La junte militaire promet de remettre incessamment le pouvoir entre les mains des civils. Des rebondissements du cas malien ne permettent d’avoir une visibilité sur l’avenir de ce pays.

Tchad en 2021, suite au décès d’Idris Deby Itno, le jeune Général de Corps d’Armée Mahamat Idris Deby, son fils, devient « par magie » le chef de la Junte militaire et dirige le pays. Un coup d’Etat, en douce qui laisse les tchadiens pantois.

Se laissant voguer d’un coup d’Etat à l’autre, l’Afrique vague à la dérive !

Ndrianaivo

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Editorial

  • Date maudite !
    Treize mai, date à effacer ! Ce samedi, jour pas comme tous les autres samedis, 13 mai 1972, date où les mouvements de grève des étudiants grossis par tous les élèves de la Capitale, prenaient une allure radicale, point de non retour, sur l’Avenue de l’Indépendance, devant l’Hôtel de Ville, baptisée désormais Place du Treize mai. Il y a cinquante-trois ans en ce jour du 13 mai 2025, les Forces républicaines de sécurité (FRS) chargeaient à balles réelles les manifestants à Analakely devant l’ancien Hôtel de Ville. Le sang a coulé ! Il y a eu des morts et des morts ! Les choses allaient se précipiter. Pris de panique sinon aux abois, feu Président de la République Philibert Tsiranana enchaînait des décisions qui aboutirent, au final, à la chute du régime PSD. Le Général de Division Gabriel Ramanantsoa, Chef d’ Etat-major de l’Armée prit les rênes du pouvoir suite…

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