Publié dans Editorial

L'or vert !

Publié le lundi, 01 novembre 2021

Madagasikara, un pays béni ! La Grande île, un pays riche. Des espèces endémiques en faune et flore luxuriantes. De riches cultures d'exportation dominant le marché mondial. Des richesses minières et halieutiques abondantes. Des gisements en combustibles fossiles à base d'hydrocarbure enfouis dans les profondeurs du sous-sol, en très grande partie non explorés ni exploités. Somme toute, des richesses sous-exploitées ou mal gérées qui, au final, font de Madagasikara un pays riche-pauvre. Une contradiction difficilement admise sinon comprise !

 

Madagasikara, premier producteur de vanille dont Antalaha en est la capitale mondiale. Des pays environnants, à proximité de l'océan Indien, tentaient de rivaliser mais jusque-là elle reste sur le numéro un du podium du palmarès. L'Inde, l'Afrique du Sud et bien d'autres, incapables de détrôner Madagasikara en quantité et surtout en qualité, se livrent à des actes frisant l'escroquerie. En fait, ils produisent à partir des laboratoires de la vanille artificielle et s'évertuent à soumettre au marché une vraie-fausse vanille, la « vanilline ». Mais, à leurs dépens, les clients fidèles à la vanille naturelle malagasy à l'instar des américains, français et d'autres préfèrent toujours la saveur de l'or vert, le vrai, label Madagasikara. Ils en raffolent le parfum exotique et parfois sauvage directement issu de la nature d'Antalaha, de Sambava et du littoral Est du pays.  Seulement voilà, le pays peine à gérer convenablement ce produit de luxe et de fierté nationale.  

Introduite à Madagasikara dès 1871 via La Réunion, alors Ile Bourbon, la vanille bénéficiant d'un micro- climat du Nord-Est du pays, la SAVA actuelle, favorable à son essor, la production effective commença en 1901, en plein début de la colonisation française. En 1929, la production de vanille malagasy avec 1091 kg dépassait largement le besoin du marché mondial. Et depuis, la Grande île tient la place forte de la vanille naturelle. Le pouvoir colonial conscient de l'importance de ce produit phare, un vrai trésor, prenait soin du travail d'exploitation. Profitant de l'aubaine pour l'épanouissement de l'économie coloniale, les colons n'ont jamais négligé la « santé » de la vanille de la colonie.

Ironie du sort, à partir du moment où la Grande île recouvre son indépendance et sa souveraineté, contrairement à ce qui devrait être, la vanille malagasy connait des hauts et des bas qui, à terme, risque de nuire à l'image de ce « produit de luxe et de fierté » du pays. Producteurs regrettent de la belle époque de la vanille jusqu'aux années 60-70. Les Compagnies gérées par les colons ont su offrir la belle vie aux petits producteurs tout en gardant et assurant la qualité première de cet or vert qui n'a rien à envier du vrai. Les dirigeants successifs ont péché par négligence. Non seulement, la quantité accuse une légère tendance à la baisse mais la qualité est menacée. A cela s'ajoute le problème de la sécurité/insécurité. Les paysans producteurs non seulement doivent se contenter des prix au rabais de leurs produits mais ils subissent l'incurie des bandits de tout acabit. Et il semble que les Forces de sécurité ne parviennent pas à rétablir l'ordre, à les sécuriser.

En tournée dans le SAVA, le week-end dernier, le Chef de l'Etat Rajoelina tape sur la table et remet les pendules à l'heure.

Ndrianaivo

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Editorial

  • « RIZ Plus »
    Loin des tam – tam, des bling – bling, des folklores propagandistes et surtout des séances de photogéniques en vogue, malheureusement ces temps-ci, des évènements d’intérêts cruciaux pour l’avenir immédiat, à moyen terme et à long terme du peuple malagasy, se passent à travers le pays. Le projet RIZ Plus ou projet de productivité et de résilience des moyens de subsistance ruraux fait son bonhomme de chemin. Il contribue à l’objectif essentiel à savoir « Eliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable » dans le cadre de l’Objectif de développement durable (ODD) diligenté par l’ONU et s’inscrivant directement dans la Politique générale de l’Etat (PGE) autrement dit « l’autosuffisance alimentaire ».

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