Publié dans Editorial

Princes de la République

Publié le mercredi, 04 mai 2022

Les cardinaux, les conseillers du Pape, jouissant d'une grande ascendance et influence auprès des milliards de chrétiens catholiques romains se font appeler aussi les princes de l'Eglise. En fait, on choisit le souverain Pontife parmi eux. Maître absolu, le locataire de la Cité du Vatican, l'Evêque de Rome, est le seul habilité à « construire » un cardinal. Madagasikara se sentait un moment orphelin du Vatican quand le pays n'avait pas eu son prince de l'Eglise pendant au moins dix ans. La situation n'a été « régularisée » qu'en 2019 avec la nomination de l'Evêque Désiré Tsarahazana en sa qualité de Cardinal.

Des princes, la République en a aussi ! Ce n'est pas uniquement l'apanage d'une royauté. Et la République malagasy n'y échappe pas. En effet, les princes de la République de Madagasikara existent bel et bien ! Détrompez-vous, ils ne se recrutent pas au niveau de l'Exécutif, des membres du Gouvernement ni des hauts emplois de l'Etat. On les rencontre parmi les détenteurs de grands postes électifs en l'occurrence les parlementaires. Des députés, sénateurs (par analogie), s'érigent en vrais princes. Comportements et conduites déplacés auprès du peuple, avantages normatifs et ponctuels financiers et en nature exorbitants, nos députés (sénateurs) jouissent de larges éventails d'intérêts et de profits qui n'ont rien à envier des princes du pétro-dollar. Des émirs qui ne manquent de rien ! A travers le pays, dans leurs Circonspections respectives, certains députés (sénateurs), dans la plupart des situations constatées, se conduisent en véritables nababs qui défient les autorités locales (représentants de l'Etat, Forces de l'ordre et les petits princes du niveau des Collectivités territoriales décentralisées) qui obéissent à leur ordre. Dans certaines localités, des élus parlementaires seraient de mèche avec des bandits de grand chemin. Ils entrent en collision avec des acteurs aux intérêts occultes. Ils leur assureraient la couverture. Bénéficiant de l'immunité parlementaire, certains députés osent braver la loi. On se rappelle encore de la vive prise de becs entre un député élu d'une Région justement triste célèbre en vols de bœufs et le secrétaire d'Etat à la Gendarmerie, le Général Richard Ravalomanana, à l'époque, lors d'une session ordinaire de l'Assemblée nationale. L'Officier général, membre du Gouvernement, tacle frontalement ce prince de la République de ses méfaits parmi les dahalo. Des actes irresponsables et dûment réprimés par la loi et portent gravement atteintes aux intérêts supérieurs de la République ainsi qu'au fondement de l'Etat de droit.

Non seulement, ces princes de la République sèment la terreur dans les régions reculées, ils sévissent de même auprès des dirigeants de l'Exécutif. En Session ordinaire actuellement, les députés brandissent, et ce à chaque début de la Session, la menace de la motion de censure. Une épée de Damoclès que certains de nos princes savent bien manipuler. Le Gouvernement, pris en étau ou de panique, se débrouille pour satisfaire à leurs caprices, entre autres véhicules tout-terrain flambant neufs, des avantages hors normes notamment pour un pays parmi les cinq Nations les plus pauvres de la planète. Car il faut bien les calmer.

Dire que tous les princes de la République agissent de la même manière, c'en est trop ! Il existe des députés et sénateurs qui assument dignement leur tâche. Le pays en est reconnaissant et les encourage à aller de l'avant !

Ndrianaivo

 

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Editorial

  • Quid de la précampagne !
    La CENI réagit. L’institution d’Alarobia tire la sonnette d’alarme. Elle rappelle à l’ordre et met en avant la règle du jeu sinon la loi relative à la précampagne, le moment précis avant la campagne électorale proprement dite. Mais d’emblée, une question pertinente se pose « quelle loi ? »Le décret d’application n° 2018 – 640 de la Loi organique n° 2018 – 008 du 11 mai 2018 relative au régime général des élections et référendum et le Code électoral, en particulier, ne fait pas état de manière précise sur les tenants de la précampagne notamment par rapport à la campagne électorale. La délimitation nette entre la précampagne et la campagne manque de visibilité. Le flou et le vague qui prédominent dans le cadre légal donné offrent, de fait, une occasion à certains candidats, apparemment malins, de jouer entre les mailles. Face au laxisme qui prévaut sur terrain de la précampagne…

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